Escrocs et vendeurs négligents
Surfant sur la mouvance de la consommation responsable, l’occasion est passée en quelques années d’un mode d’achat dévalorisant et marginalisé à un secteur tendance en plein boom ! Rien qu’en 2020, ce marché a généré plus de 7,4 milliards d’euros selon une récente étude du cabinet Xerfi Precepta, dont plus de la moitié en provenance du web. Mais si la demande ne cesse d’augmenter et que l’offre croissante en ligne et en boutiques promet un avenir florissant, les particuliers ont parfois de mauvaises surprises... Alors qu’escrocs et vendeurs négligents pullulent sur les plateformes de petites annonces, il faut ouvrir l’œil, et le bon.
1/ REPÉREZ LES OFFRES LOUCHES
On ne le dira jamais assez : une affaire trop belle pour être vraie est 9 fois sur 10 une arnaque ! En tant qu’acheteur, le premier réflexe doit donc être de vérifier les tarifs du marché, pour ensuite éliminer les annonces suspectes et notamment celles qui proposent des articles de luxe ou high-tech à prix cassé. Côté vendeur, ne donnez pas non plus suite aux potentiels acquéreurs qui sont prêts à payer plus cher que le prix affiché car, oui cela arrive, mais cette pratique cache en réalité une escroquerie au moyen de paiement.
2/ QUESTIONNEZ LE VENDEUR
Il est impératif d’obtenir un maximum de renseignements sur l’objet convoité et son état. Quand a-t-il été acquis ? Y a-t-il des défauts, traces d’usure et autres taches qu’on ne voit pas sur les photos de l’annonce ? S’agit-il d’un appareil électro- nique encore sous garantie et, dans ce cas, la facture est-elle bien fournie ? Si le vendeur est trop évasif dans ses réponses ou vous promet monts et merveilles, passez votre chemin ! Lors de vos échanges, profitez-en également pour déceler une très mauvaise syntaxe ou des fautes d’orthographe importantes qui sont souvent le signe d’un arnaqueur œuvrant à l’étranger. Attention : les deux interlocuteurs doivent se montrer trans- parents, sans pour autant livrer d’informations sensibles ! Mieux vaut d’ailleurs passer par la messagerie de la plateforme plutôt que de donner son adresse e-mail personnelle.
3/ PRIVILÉGIEZ LE CONTACT DIRECT
Autant que faire se peut, le site officiel de signalement des arnaques en ligne Cybermalveillance.gouv.fr, recommande d’entrer directement en contact avec le vendeur ou l’acheteur. Cela commence par un simple coup de téléphone pour parler du produit de vive voix, sachant que la plupart des arnaqueurs préfèrent tchatter sur le web pour éviter d’être retrouvés. De même, il est toujours plus simple et plus sûr de privilégier l’acquisition d’objets vendus dans votre secteur afin de pouvoir aller sur place pour vérifier leur état, puis payer en main propre et récupérer en même temps votre achat.
4/ SÉCURISEZ LE MOYEN DE PAIEMENT
Il n’empêche, on ne trouve pas toujours son bonheur près de chez soi. Dès lors que vous devez réaliser une transaction à distance, il faut redoubler de vigilance ! La majorité des arnaques ont lieu au moment de la livraison ou du paiement. Que vous soyez acheteur ou vendeur, vous devez donc refuser tous les modes de règle- ment non sécurisés. Exit ainsi les chèques, le transfert d’argent par mandat de type Western Union ou encore par coupon- recharge comme Neosurf, PCS ou Transcash. Quant aux virements bancaires, ils doivent provenir d’une banque française. Dans l’idéal, passez plutôt par un service de paiement sécurisé comme PayPal ou utilisez le système protégé mis désormais en place par des sites de petites annonces comme Leboncoin.fr.
LES CIBLES FAVORITES
Il faut différencier les particuliers négligents des véritables escrocs. D’après les spécialistes, ces derniers ciblent essentiellement le matériel high-tech, l’électroménager ou encore des biens rares. On parle donc ici le plus souvent d’objets valant entre quelques centaines d’euros et jusqu’à environ 1 500 €. Le montant ne doit en effet pas être trop élevé pour ne pas éveiller les soupçons des autorités. Également légion, les arnaques aux voitures d’occasion peuvent en revanche coûter plusieurs milliers d’euros aux victimes. En complément des conseils habituels, il s’agit alors de bien exa- miner le véhicule et de s’assurer de son historique d’entretien grâce, par exemple, au service officiel en ligne Histovec mis en place par le ministère de l’Intérieur. Mieux encore, passez par une plateforme sécurisant la transaction et qui vous offrira des garanties supplémentaires (test du véhicule, garantie de fonctionnement de plusieurs mois etc.).