Interview de Christelle FLORICOURT
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Pourrais-tu nous parler de ton parcours ?
Christelle Floricourt : J’ai fait un master en information et communication à l'Université de la Réunion, durant lequel j’ai effectué plusieurs stages notamment à Réunion La 1ère.
Une expérience qui m’a ouvert les portes de l’entreprise puisqu’on m'a proposée de faire des « piges », ponctuellement, c’est-à-dire de faire des reportages en télé et en radio, durant mes vacances ou les week-ends.
Cela m'a plu immédiatement ! En commençant mes études de journalisme, je m’orientais davantage vers la presse écrite, mais à travers mes stages j’ai pu découvrir un autre univers, celui de l’audiovisuel qui m’a beaucoup attirée.
L’écriture d’un reportage, mais aussi l’écriture image, car j’ai aussi fait de la caméra.
Une fois mon Master en poche, un nouveau challenge : mes premières séquences incarnées. Ca s’appelait « Kozman la kour », on interrogeait les Réunionnais sur des thèmes d’actualité et c’était intégré au JT du soir.
Ensuite, j'ai animé une autre émission, « Runrun » où l'on partait à la découverte des « bons plans » de La Réunion.
J'ai continué à faire des reportages en télé et en radio, et j'ai commencé à présenter les JT en 2017.
D’abord les journaux du week-end pendant 3 ans, et depuis 2020 le 19h.
C'est un parcours très riche. Préfères-tu le terrain ou la présentation télé ?
Christelle Floricourt : C’est difficile à dire, car c’est différent. J’aime beaucoup mon métier aujourd’hui, c’est indéniable. Je fais ce que j’aime par passion. La présentation, je m’y sens bien, mais j'apprécie aussi le terrain. Aller au contact des gens, c'est essentiel.
Comme je le dis souvent, on apprend toujours de nouvelles choses dans ce métier. Donc, si je dois retourner sur le terrain, c’est avec plaisir.
Peux-tu nous parler de ta rubrique « Kozman marmay » ?
Christelle Floricourt : « Kozman marmay», c'est une rubrique que je fais avec des enfants, tous les mercredis, le jour des enfants.
Avec mon collègue du jour, nous allons dans les écoles, dans des mercredis jeunesse, dans des parcs à la rencontre des marmay et on leur pose des questions sur des thèmes d’actualité ou des sujets sur lesquels ils peuvent réagir. C'est souvent très drôle.
J'ai réintroduit cette idée car elle existait déjà il y a quelques années avec Valérie Filain. J'ai trouvé cela intéressant de revenir à ce concept, car parler avec les enfants, c’est vraiment enrichissant et amusant. Ils sont très francs et nous répondent sans détour, ce qui rend les interactions très plaisantes. Souvent, quand je croise des gens dans la rue, ils me parlent des réponses des enfants, qui suscitent beaucoup de réactions.
Comment vis-tu le fait d'être à l’écran en permanence et les responsabilités que cela implique ?
Christelle Floricourt : C'est vrai que le fait d'être à l’écran tous les jours implique une forme d'exemplarité. Dans les journaux, nous traitons de beaucoup de sujets, d’actualités et de faits de société. Même si chacun a sa personnalité, je pense qu'il y a une certaine responsabilité. Je m'efforce d'être un bon modèle pour ceux qui souhaitent s'identifier à moi. En tout cas je tente de faire de mon mieux. Cela me touche vraiment de savoir que je peux inspirer certains.
Y a-t-il des personnes qui t'ont inspirée dans ta carrière ?
Christelle Floricourt : Oui, absolument. La première personne qui m'a inspirée à devenir journaliste, c'est mon grand-père. Il travaillait dans la presse écrite, et c'est grâce à lui que j'ai découvert cette passion pour le métier. Il en parlait souvent, et même si j'étais très jeune lorsqu'il est décédé, il a toujours été un modèle pour moi. Sa passion pour le journalisme m'a fascinée. J'avais constamment des questions à lui poser, et il avait toujours des réponses, donnant l'impression de tout savoir. Ce sont ces échanges avec lui qui m’ont vraiment donné envie de suivre cette voie. Une autre figure qui m'inspire énormément est Mémona Hintermann-Afféjee, une journaliste réunionnaise au parcours remarquable. Elle a surmonté de nombreux défis dans sa carrière, et son expérience, tant sur le plan professionnel que personnel, m'impressionne. En tant que femme dans le journalisme, son parcours est un véritable exemple pour moi.
Les valeurs et la culture réunionnaise semblent te tenir particulièrement à cœur. Comment les intègres-tu dans ton métier de journaliste ?
Christelle Floricourt : Oui, la culture et les traditions de La Réunion sont primordiales pour moi. Mon environnement, c'est La Réunion, c'est là où je suis née et où j'ai grandi, il est donc essentiel pour moi de refléter cette richesse dans mon travail. À Réunion La Première, il n'y a pas de tabous : on passe naturellement du créole au français dans les journaux, les reportages, les interviews, sans jamais hésiter. Je suis profondément attachée à nos valeurs et traditions, et je suis fière de les mettre en avant, que ce soit à travers la langue créole ou en valorisant notre patrimoine, les savoir-faire, les artistes réunionnais. C'est une façon de montrer que notre culture a toute sa place dans les médias et qu'elle doit être célébrée et partagée avec le plus grand nombre.
Quelles sont tes sources de motivation dans ce métier ?
Christelle Floricourt : Mon travail est vraiment une passion. Ce que j'aime, c'est que j'apprends tous les jours. Il n'y a pas un jour où je ne découvre pas quelque chose de nouveau. Le monde évolue constamment, et il se passe toujours quelque chose. Cela me motive à chaque instant, car je sais que demain sera différent d’aujourd'hui.
Travailles-tu souvent avec Gaëlle ? En tant que collègues, quelle est votre perception du travail de l'autre ?
Christelle Floricourt : Oui, avec Gaëlle, nous sommes collègues mais aussi amies. Cela rend notre collaboration fluide. Si l'une de nous a des conseils à donner, on le fait sans hésiter. Nous échangeons beaucoup sur les sujets que nous traitons, tant au travail qu'en dehors.
Avec toutes tes responsabilités et ton emploi du temps chargé, comment arrives-tu à trouver un rythme ? Est-ce que tu parviens à te dégager du temps pour toi ?
Christelle Floricourt : Depuis que je présente le journal de 19h, il est vrai que mes journées se terminent souvent vers 20h ou 20h30. C’est mon rythme ! Il faut savoir s'organiser et trouver une organisation qui fonctionne, même si ce n'est pas toujours mon point fort ! Malgré tout, on trouve toujours du temps pour soi. J’ai mes week-ends, et j'essaie de caler du temps pour moi à ces moments-là.
L'important, c'est de trouver un équilibre, et même si le rythme est soutenu, c'est gérable.
Penses-tu continuer à évoluer dans le journalisme télévisé ou envisages-tu d'autres horizons ?
Christelle Floricourt : Pour l'instant, je me vois bien continuer dans l'audiovisuel. C'est un domaine qui me plaît énormément, et j'apprécie aussi le virage vers le numérique. Si l'occasion se présente de contribuer aux sites web ou à la radio, un média que je connais déjà, je le ferai avec plaisir. Je suis ouverte aux opportunités, mais pour l'instant, je me sens bien là où je suis, et je suis heureuse de ce que je fais.
Quel est ton lien avec La Réunion et comment cela a-t-il influencé ton parcours ?
Christelle Floricourt : Mon attachement à La Réunion est très fort. J'ai fait toutes mes études ici, à l'Université de La Réunion, sans partir ailleurs, même s'il en avait été question à un moment donné. Je suis restée ici et j'ai pu faire une licence et un master en information et communication, ce qui m'a permis de faire mes stages localement et d'intégrer Réunion La Première. Pour moi, c'était une chance de pouvoir rester et montrer que c'est possible de réussir ici sans forcément partir.
Quel a été le plus grand défi auquel tu as été confrontée en tant que présentatrice ?
Christelle Floricourt : Le direct, c'est toujours un défi. On n'a pas le droit à l'erreur, et si on se trompe, on doit tout de suite se reconcentrer. Il m'est déjà arrivé d'avoir un fou rire en plein direct, et dans ces moments-là, on se sent vraiment seule ! Mais avec le temps, on apprend à gérer ces imprévus et à rester professionnelle. Les téléspectateurs comprennent aussi que le direct peut avoir ses moments imprévisibles, et c'est ce qui fait tout son charme !
Y’a-t-il eu une rencontre marquante dans ta carrière ?
Christelle Floricourt : Il y en a eu beaucoup, surtout pendant les périodes électorales où j'ai pu interviewer des personnalités politiques importantes. C’est toujours impressionnant. Des artistes également.
Mais si je devais en citer une, j’y reviens, ce serait Mémona Hintermann-Afféjee. La rencontrer et l'interviewer était un moment très spécial pour moi, car j'ai beaucoup d'admiration pour son parcours et son engagement.
De par mon métier j’ai eu la chance de rencontrer d’autres personnalités, dans différents domaines, qui m’ont beaucoup inspirée et encouragée. C’est un réel enrichissement au quotidien.
Selon toi, quelles sont les qualités nécessaires pour être une bonne présentatrice de JT ?
Christelle Floricourt : Il faut savoir se détacher de la caméra et la considérer comme un compagnon. Au début, ce n’est pas évident, mais avec le temps, on s'habitue et on devient plus à l'aise. Il est aussi crucial de vérifier toutes les informations et chiffres que l'on présente, car dans le monde actuel, l'importance de l'exactitude et de la fiabilité des données est primordiale. Il faut être sûr de ce que l'on dit, surtout dans un JT.
Comment as-tu acquis les bases de la présentation télévisée ?
Christelle Floricourt : Avant de commencer à présenter les JT, j'ai eu un coaching pour apprendre à utiliser les outils comme le prompteur. Contrairement à ce qu’on peut penser, on ne mémorise pas tout ce qu'on va dire ; le texte défile sur le prompteur et c'est nous qui le contrôlons. Des textes que le présentateur écrit lui-même. Cela demande une certaine adaptation, mais avec la préparation, on finit par être à l'aise avec tout ce qui peut se passer en direct.
Tu es également marraine de deux associations. Peux-tu nous en parler ?
Christelle Floricourt : Oui, grâce à mon métier et à la visibilité que le JT me donne, j'ai eu l'opportunité de rencontrer des personnes formidables et de m'impliquer dans des projets qui me tiennent à cœur.
On m'a proposé de devenir marraine de deux associations, et j'ai tout de suite accepté parce que leurs causes m'ont beaucoup touchée.
La première association, c'est « La Ribambelle ». Elle permet à des enfants atteints de maladies cardiaques, notamment venant de Madagascar et d'autres pays de la zone, de venir se faire opérer à La Réunion, où ils peuvent bénéficier d'un meilleur système de soins. J'ai eu l'occasion de rencontrer des familles d'accueil incroyables et des enfants plein de courage. Mon lien avec cette association a commencé après la un reportage où on avait suivi un petit garçon durant son opération, et ces moments m'ont profondément émue. Quand on m'a proposé de devenir marraine, c'était une évidence pour moi de dire oui.
La deuxième association dont je suis marraine est « Amazones Réunion » qui vient en aide aux femmes atteintes de cancers, notamment le cancer du sein, mais aussi d'autres types de cancers féminins. Cette association apporte un soutien qui va bien au-delà du médical, en offrant une aide précieuse sur le plan humain et émotionnel. Là aussi, j'ai rencontré des personnes incroyables, des femmes qui font preuve d'une force et d'un courage admirables. C'est un honneur pour moi de pouvoir les accompagner et de soutenir ces initiatives.
Christelle Floricourt : J’ai fait un master en information et communication à l'Université de la Réunion, durant lequel j’ai effectué plusieurs stages notamment à Réunion La 1ère.
Une expérience qui m’a ouvert les portes de l’entreprise puisqu’on m'a proposée de faire des « piges », ponctuellement, c’est-à-dire de faire des reportages en télé et en radio, durant mes vacances ou les week-ends.
Cela m'a plu immédiatement ! En commençant mes études de journalisme, je m’orientais davantage vers la presse écrite, mais à travers mes stages j’ai pu découvrir un autre univers, celui de l’audiovisuel qui m’a beaucoup attirée.
L’écriture d’un reportage, mais aussi l’écriture image, car j’ai aussi fait de la caméra.
Une fois mon Master en poche, un nouveau challenge : mes premières séquences incarnées. Ca s’appelait « Kozman la kour », on interrogeait les Réunionnais sur des thèmes d’actualité et c’était intégré au JT du soir.
Ensuite, j'ai animé une autre émission, « Runrun » où l'on partait à la découverte des « bons plans » de La Réunion.
J'ai continué à faire des reportages en télé et en radio, et j'ai commencé à présenter les JT en 2017.
D’abord les journaux du week-end pendant 3 ans, et depuis 2020 le 19h.
C'est un parcours très riche. Préfères-tu le terrain ou la présentation télé ?
Christelle Floricourt : C’est difficile à dire, car c’est différent. J’aime beaucoup mon métier aujourd’hui, c’est indéniable. Je fais ce que j’aime par passion. La présentation, je m’y sens bien, mais j'apprécie aussi le terrain. Aller au contact des gens, c'est essentiel.
Comme je le dis souvent, on apprend toujours de nouvelles choses dans ce métier. Donc, si je dois retourner sur le terrain, c’est avec plaisir.
Peux-tu nous parler de ta rubrique « Kozman marmay » ?
Christelle Floricourt : « Kozman marmay», c'est une rubrique que je fais avec des enfants, tous les mercredis, le jour des enfants.
Avec mon collègue du jour, nous allons dans les écoles, dans des mercredis jeunesse, dans des parcs à la rencontre des marmay et on leur pose des questions sur des thèmes d’actualité ou des sujets sur lesquels ils peuvent réagir. C'est souvent très drôle.
J'ai réintroduit cette idée car elle existait déjà il y a quelques années avec Valérie Filain. J'ai trouvé cela intéressant de revenir à ce concept, car parler avec les enfants, c’est vraiment enrichissant et amusant. Ils sont très francs et nous répondent sans détour, ce qui rend les interactions très plaisantes. Souvent, quand je croise des gens dans la rue, ils me parlent des réponses des enfants, qui suscitent beaucoup de réactions.
Comment vis-tu le fait d'être à l’écran en permanence et les responsabilités que cela implique ?
Christelle Floricourt : C'est vrai que le fait d'être à l’écran tous les jours implique une forme d'exemplarité. Dans les journaux, nous traitons de beaucoup de sujets, d’actualités et de faits de société. Même si chacun a sa personnalité, je pense qu'il y a une certaine responsabilité. Je m'efforce d'être un bon modèle pour ceux qui souhaitent s'identifier à moi. En tout cas je tente de faire de mon mieux. Cela me touche vraiment de savoir que je peux inspirer certains.
Y a-t-il des personnes qui t'ont inspirée dans ta carrière ?
Christelle Floricourt : Oui, absolument. La première personne qui m'a inspirée à devenir journaliste, c'est mon grand-père. Il travaillait dans la presse écrite, et c'est grâce à lui que j'ai découvert cette passion pour le métier. Il en parlait souvent, et même si j'étais très jeune lorsqu'il est décédé, il a toujours été un modèle pour moi. Sa passion pour le journalisme m'a fascinée. J'avais constamment des questions à lui poser, et il avait toujours des réponses, donnant l'impression de tout savoir. Ce sont ces échanges avec lui qui m’ont vraiment donné envie de suivre cette voie. Une autre figure qui m'inspire énormément est Mémona Hintermann-Afféjee, une journaliste réunionnaise au parcours remarquable. Elle a surmonté de nombreux défis dans sa carrière, et son expérience, tant sur le plan professionnel que personnel, m'impressionne. En tant que femme dans le journalisme, son parcours est un véritable exemple pour moi.
Les valeurs et la culture réunionnaise semblent te tenir particulièrement à cœur. Comment les intègres-tu dans ton métier de journaliste ?
Christelle Floricourt : Oui, la culture et les traditions de La Réunion sont primordiales pour moi. Mon environnement, c'est La Réunion, c'est là où je suis née et où j'ai grandi, il est donc essentiel pour moi de refléter cette richesse dans mon travail. À Réunion La Première, il n'y a pas de tabous : on passe naturellement du créole au français dans les journaux, les reportages, les interviews, sans jamais hésiter. Je suis profondément attachée à nos valeurs et traditions, et je suis fière de les mettre en avant, que ce soit à travers la langue créole ou en valorisant notre patrimoine, les savoir-faire, les artistes réunionnais. C'est une façon de montrer que notre culture a toute sa place dans les médias et qu'elle doit être célébrée et partagée avec le plus grand nombre.
Quelles sont tes sources de motivation dans ce métier ?
Christelle Floricourt : Mon travail est vraiment une passion. Ce que j'aime, c'est que j'apprends tous les jours. Il n'y a pas un jour où je ne découvre pas quelque chose de nouveau. Le monde évolue constamment, et il se passe toujours quelque chose. Cela me motive à chaque instant, car je sais que demain sera différent d’aujourd'hui.
Travailles-tu souvent avec Gaëlle ? En tant que collègues, quelle est votre perception du travail de l'autre ?
Christelle Floricourt : Oui, avec Gaëlle, nous sommes collègues mais aussi amies. Cela rend notre collaboration fluide. Si l'une de nous a des conseils à donner, on le fait sans hésiter. Nous échangeons beaucoup sur les sujets que nous traitons, tant au travail qu'en dehors.
Avec toutes tes responsabilités et ton emploi du temps chargé, comment arrives-tu à trouver un rythme ? Est-ce que tu parviens à te dégager du temps pour toi ?
Christelle Floricourt : Depuis que je présente le journal de 19h, il est vrai que mes journées se terminent souvent vers 20h ou 20h30. C’est mon rythme ! Il faut savoir s'organiser et trouver une organisation qui fonctionne, même si ce n'est pas toujours mon point fort ! Malgré tout, on trouve toujours du temps pour soi. J’ai mes week-ends, et j'essaie de caler du temps pour moi à ces moments-là.
L'important, c'est de trouver un équilibre, et même si le rythme est soutenu, c'est gérable.
Penses-tu continuer à évoluer dans le journalisme télévisé ou envisages-tu d'autres horizons ?
Christelle Floricourt : Pour l'instant, je me vois bien continuer dans l'audiovisuel. C'est un domaine qui me plaît énormément, et j'apprécie aussi le virage vers le numérique. Si l'occasion se présente de contribuer aux sites web ou à la radio, un média que je connais déjà, je le ferai avec plaisir. Je suis ouverte aux opportunités, mais pour l'instant, je me sens bien là où je suis, et je suis heureuse de ce que je fais.
Quel est ton lien avec La Réunion et comment cela a-t-il influencé ton parcours ?
Christelle Floricourt : Mon attachement à La Réunion est très fort. J'ai fait toutes mes études ici, à l'Université de La Réunion, sans partir ailleurs, même s'il en avait été question à un moment donné. Je suis restée ici et j'ai pu faire une licence et un master en information et communication, ce qui m'a permis de faire mes stages localement et d'intégrer Réunion La Première. Pour moi, c'était une chance de pouvoir rester et montrer que c'est possible de réussir ici sans forcément partir.
Quel a été le plus grand défi auquel tu as été confrontée en tant que présentatrice ?
Christelle Floricourt : Le direct, c'est toujours un défi. On n'a pas le droit à l'erreur, et si on se trompe, on doit tout de suite se reconcentrer. Il m'est déjà arrivé d'avoir un fou rire en plein direct, et dans ces moments-là, on se sent vraiment seule ! Mais avec le temps, on apprend à gérer ces imprévus et à rester professionnelle. Les téléspectateurs comprennent aussi que le direct peut avoir ses moments imprévisibles, et c'est ce qui fait tout son charme !
Y’a-t-il eu une rencontre marquante dans ta carrière ?
Christelle Floricourt : Il y en a eu beaucoup, surtout pendant les périodes électorales où j'ai pu interviewer des personnalités politiques importantes. C’est toujours impressionnant. Des artistes également.
Mais si je devais en citer une, j’y reviens, ce serait Mémona Hintermann-Afféjee. La rencontrer et l'interviewer était un moment très spécial pour moi, car j'ai beaucoup d'admiration pour son parcours et son engagement.
De par mon métier j’ai eu la chance de rencontrer d’autres personnalités, dans différents domaines, qui m’ont beaucoup inspirée et encouragée. C’est un réel enrichissement au quotidien.
Selon toi, quelles sont les qualités nécessaires pour être une bonne présentatrice de JT ?
Christelle Floricourt : Il faut savoir se détacher de la caméra et la considérer comme un compagnon. Au début, ce n’est pas évident, mais avec le temps, on s'habitue et on devient plus à l'aise. Il est aussi crucial de vérifier toutes les informations et chiffres que l'on présente, car dans le monde actuel, l'importance de l'exactitude et de la fiabilité des données est primordiale. Il faut être sûr de ce que l'on dit, surtout dans un JT.
Comment as-tu acquis les bases de la présentation télévisée ?
Christelle Floricourt : Avant de commencer à présenter les JT, j'ai eu un coaching pour apprendre à utiliser les outils comme le prompteur. Contrairement à ce qu’on peut penser, on ne mémorise pas tout ce qu'on va dire ; le texte défile sur le prompteur et c'est nous qui le contrôlons. Des textes que le présentateur écrit lui-même. Cela demande une certaine adaptation, mais avec la préparation, on finit par être à l'aise avec tout ce qui peut se passer en direct.
Tu es également marraine de deux associations. Peux-tu nous en parler ?
Christelle Floricourt : Oui, grâce à mon métier et à la visibilité que le JT me donne, j'ai eu l'opportunité de rencontrer des personnes formidables et de m'impliquer dans des projets qui me tiennent à cœur.
On m'a proposé de devenir marraine de deux associations, et j'ai tout de suite accepté parce que leurs causes m'ont beaucoup touchée.
La première association, c'est « La Ribambelle ». Elle permet à des enfants atteints de maladies cardiaques, notamment venant de Madagascar et d'autres pays de la zone, de venir se faire opérer à La Réunion, où ils peuvent bénéficier d'un meilleur système de soins. J'ai eu l'occasion de rencontrer des familles d'accueil incroyables et des enfants plein de courage. Mon lien avec cette association a commencé après la un reportage où on avait suivi un petit garçon durant son opération, et ces moments m'ont profondément émue. Quand on m'a proposé de devenir marraine, c'était une évidence pour moi de dire oui.
La deuxième association dont je suis marraine est « Amazones Réunion » qui vient en aide aux femmes atteintes de cancers, notamment le cancer du sein, mais aussi d'autres types de cancers féminins. Cette association apporte un soutien qui va bien au-delà du médical, en offrant une aide précieuse sur le plan humain et émotionnel. Là aussi, j'ai rencontré des personnes incroyables, des femmes qui font preuve d'une force et d'un courage admirables. C'est un honneur pour moi de pouvoir les accompagner et de soutenir ces initiatives.
Interview de Gaëlle MALET
Pourrais-tu nous parler de ton parcours ?
Je suis originaire de Saint-Philippe, où j'ai réalisé une partie de ma scolarité, avant de poursuivre mes études. Il faut savoir que j'ai toujours voulu être journaliste, et ce, depuis l'âge de 16 ans, quand j'étais en première au lycée de Vincendo. Mon rêve initial était de devenir journaliste sportif, mais à l'époque, le coût des études lot koté la mèr m'a freinée.
Alors, j'ai cherché des alternatives pour atteindre mon objectif.
Après le bac, j'ai commencé par une licence d'histoire, puis j'ai enchaîné avec une licence en information et communication, suivie d'un master professionnel en journalisme. Après avoir obtenu mon bac +6, je me suis demandée si je voulais rester à la Réunion pour vivre cette aventure de journaliste ou partir découvrir d'autres horizons. Pour moi, le journalisme rime avec voyage et exploration, alors après six mois de piges à Réunion la 1ère, j'ai décidé de partir à Paris et de tenter ma chance.
J'ai intégré France Ô (France Outre-Mer), où j'ai occupé de nombreux rôles, allant de journaliste de terrain pour le sport et l'actualité à chroniqueuse pour une émission quotidienne en direct.
C'était une période très formatrice, et j'ai beaucoup appris sur les différents aspects du métier.
Finalement, je suis revenue à la Réunion, initialement pour des vacances, mais j'ai fini par y rester et cela fait maintenant six ans que je suis à Réunion la 1ère.
Quelles sont tes missions au sein de Réunion la 1ère ?
À Réunion la 1ère, j'ai plusieurs casquettes, ce qui me plaît énormément car j'aime que les choses bougent et être toujours en action.
Je suis avant tout journaliste de terrain, ce qui signifie aller à la rencontre des gens, recueillir leurs histoires et les mettre en lumière dans nos journaux télévisés.
Je suis également journaliste rédactrice pour le web, où j'écris des articles pour le site de Réunion la 1ère.
En plus de cela, je suis parfois responsable d'édition en remplacement , une fonction qui implique de superviser la préparation des JT, s'assurer que tous les éléments soient prêts et coordonner les équipes lors du montage des reportages. Et bien sûr, je présente les journaux télévisés le week-end, avec deux éditions par jour, à 12h30 et 19h. On me qualifie souvent de "couteau suisse" et c'est une polyvalence qui me plaît et me motive pour le moment.
Quelle a été ta première mission à Réunion la 1ère ?
Ma toute première mission remonte à mes débuts, juste après avoir obtenu mon master.
J'étais chargée de réaliser les reportages de l'émission KOSALAFE. C'est amusant de constater qu'aujourd'hui, dix ans plus tard, je co-anime cette même émission avec Hermina Lasson. À l'époque, Hermina présentait déjà KOSALAFE et je réalisais les reportages qu'elle introduisait dans l'émission.
Comment se passe l'organisation avant de présenter le JT ?
Les journées de préparation des JT sont très intenses ! Elles commencent dès 8h30 avec une conférence de rédaction où l'on définit qui fait quoi, les sujets prioritaires pour le journal de midi dans un premier temps, mais également pour celui du soir.
Ensuite, je passe en revue l'actualité, je trie les informations et je commence à rédiger les sujets.
J'ai l'habitude de travailler sous pression, j'écris souvent à la dernière minute, pour enrichir du mieux possible mes lancements mais l'essentiel est que tout soit impeccable à l'antenne.
Une fois le journal de 12h30 terminé, on se remet immédiatement au travail pour préparer celui de 19h. Les journées sont longues, souvent de 8h30 à 21h, mais la passion pour ce métier, me fait oublier la fatigue. C'est un rythme intense, mais c'est aussi ce qui rend le travail si captivant et gratifiant.
As-tu réussi à trouver un équilibre entre ta vie personnelle et professionnelle ?
La plus grande difficulté dans ce métier, qui est une véritable passion pour moi, a toujours été de trouver effectivement cet équilibre entre la vie personnelle et la vie professionnelle.
J'adore ce que je fais, mais c'est vrai que c'est pas facile avec le rythme soutenu de mes journées. Mon planning n'est jamais le même d'une semaine à l'autre ce qui complique l'organisation de rendez-vous ou de projets personnels.
C'est un vrai challenge d'essayer de trouver un juste milieu, mais c'est aussi un objectif sur lequel je travaille constamment.
Bien que ce soit difficile, je reste épanouie car j'aime ce que je fais et ce rythme de vie intense me motive.
As-tu toujours été à l'aise devant les caméras ?
L'opportunité de passer devant la caméra s'est présentée alors que je travaillais à l'éditorial sur une émission d'actualité à France Ô.
Mon producteur a vu quelque chose en moi et m'a proposé de devenir chroniqueuse, même si, au départ, je n'étais pas très à l'aise avec cette idée.
Pour moi, le journalisme, c'était avant tout le terrain. Je n'ai jamais envisagé de me retrouver devant la caméra, car à la base, je suis plutôt timide, même un peu introvertie. Ça a un peu évolué au fil des années. Donc, me voir à l'écran aujourd'hui, c'est assez surprenant pour ceux qui me connaissent depuis longtemps, y compris mes anciens professeurs qui ne m'auraient jamais imaginée dans ce rôle !
Mais comme je suis quelqu'un qui aime les défis, et qui n'aime pas avoir de regrets, je me suis dit que je devais essayer. J'ai donc fais des tests et tout s'est bien passé. C'est ainsi que je suis devenue chroniqueuse quotidienne, et que cela m'a ouvert des portes ici, à Réunion la 1ère.
Tu nous as dit que tu n'étais pas préparée pour la présentation du JT. As-tu hésité avant d'accepter ?
Oui, beaucoup ! Quand on m'a proposé de présenter le JT du 19h pendant les vacances, j'ai vraiment douté de moi-même. Je me demandais si j'avais les épaules pour gérer une telle responsabilité, pour tenir à l'antenne plus de 30 minutes en direct. Mais mes collègues m'ont encouragée, ils m'ont dit qu'ils m'avaient vue sur France Ô et qu'ils croyaient en mon potentiel. Comme je connaissais déjà Réunion la 1ère et que j'étais attachée à mon île, c'était une opportunité incroyable pour moi.
Même si j'ai hésité au début, je me suis finalement lancée dans ce défi. Je me suis mise une énorme pression pour être à la hauteur, et je me souviens que 48 heures après être descendue de l'avion, j'étais déjà à l'antenne. C'était intense, mais tout s'est bien passé grâce à beaucoup de travail et de détermination.
Y a-t-il des personnes qui ont influencé ta carrière ?
Oui, absolument. Un livre qui m'a profondément marquée est « La tête haute » de Mémona Hintermann.
J'ai été touchée par son récit de vie, son éducation à La Réunion, et son parcours en tant que grande reporter de guerre. Son histoire m'a énormément inspirée parce que, comme elle, je viens d'une petite ville (Saint-Philippe) et j'ai toujours rêvé grand malgré les obstacles. En lisant son livre, je me suis dit : « Nou lé pas plus, nou lé pas moins » — une phrase qui m'a motivée à me battre pour atteindre mes objectifs.
Mémona Hintermann est vraiment un modèle pour moi, elle m'a montrée qu'avec de la détermination, tout est possible, même sans avoir suivi le chemin académique classique du journalisme. Sa philosophie de vie et son courage m'ont donné la force de croire que je pouvais réussir dans ce métier.
Et bien sûr, mes parents ont été d'une influence majeure. Leur soutien indéfectible a été fondamental pour moi. Ils ont toujours cru en moi et m'ont encouragée à poursuivre mes rêves, ce qui est inestimable. Si je suis là aujourd'hui, c'est en grande partie grâce à eux. Je leur dois tout !
Peux-tu nous parler un peu plus de ton attirance pour le sport ?
C'est à l'âge de 15/16 ans que j'ai eu le déclic pour le journalisme.
C'était une période où l'on se cherche, où l'on se pose des questions sur notre avenir, notre voie professionnelle, et nos passions. À ce moment-là, je me posais des questions sur ce qui me plaisait vraiment. Je voulais être avocate ou professeur, des métiers qui n'ont rien à voir avec ce que je fais aujourd'hui. Mais ce qui m'animait profondément, c'était le sport.
J'ai été sportive plus jeune et j'ai toujours aimé regarder et suivre les compétitions à la télé.
Je suivais les matchs de foot et la Formule 1 avec beaucoup d'intérêt, ce qui était assez atypique pour une jeune fille de mon âge.
Ce qui me gênait, c'était de constater qu'il y avait très peu de femmes dans le milieu du journalisme sportif. Alors, je me suis dit : pourquoi pas moi ? Pourquoi ne pas apporter une touche féminine dans cet univers très masculin ? Depuis, ce désir de devenir journaliste sportif est resté ancré en moi pendant très longtemps.
Quand j'ai finalement intégré ma licence et mon master en information et communication avec une option journalisme, j'ai diversifié mes centres d'intérêt. Aujourd'hui, je parle de tout, mais on remarque une différence lorsque je parle de sport, car ma passion pour ce sujet transparaît. J'aime toujours autant ça, et je suis ravie de contribuer à la rubrique sportive du JT le dimanche soir avec Johnny Lerivain.
Quelle place occupe le sport dans votre journal ? Pourquoi cette rubrique vous tient-elle tant à cœur ?
Le sport occupe une place importante dans nos JT, surtout pendant le week-end, où les événements sportifs sont plus nombreux, notamment à La Réunion. Il y a une véritable ferveur pour le sport ici, et cela se reflète dans notre programmation. Nous avons une belle page de sport chaque dimanche, d'environ 10 minutes, ce qui est assez conséquent pour un JT de 30 minutes.
Pour moi, le sport est crucial, car il anime tous les peuples, crée une connexion entre les gens, et inspire un sentiment d'appartenance. On l'a bien vu lors des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris, ou même avec le passage de la flamme olympique à La Réunion, où la ferveur était palpable. En tant que journaliste, c'est un devoir de mettre en avant les talents locaux, ces sportifs qui mèt La Réunion en Lèr nous représentent sur les scènes nationales et internationales.
En tant que femme dans les médias, comment gères-tu la visibilité et la responsabilité que cela engendre ?
Être une femme journaliste, surtout réunionnaise, implique une certaine responsabilité. Quand je vais dans les écoles, je tiens à transmettre aux jeunes, et surtout aux jeunes filles, le message que "rien n'est impossible." C'est important pour moi de leur montrer que malgré les obstacles, avec de la détermination, on peut réaliser ses rêves.
Je suis consciente que, dans le monde des médias, les figures féminines sont encore parfois minoritaires, même si cela s'améliore. Je veux être un modèle pour ces jeunes et leur prouver qu'on peut briser les codes et atteindre ses objectifs, même par des chemins détournés.
Peux-tu nous parler d'une expérience marquante depuis le début de votre carrière ?
L'une de mes expériences professionnelles les plus marquantes a été la couverture de l'attentat de Nice. J'étais alors une jeune journaliste à France Ô, et j'ai été appelée en urgence et mobilisée en tant qu'envoyée spéciale pour tout le réseau Outre-Mer pour couvrir cet événement tragique. C'était une mission extrêmement intense et difficile, émotionnellement parlant. Ce genre d'expérience reste gravée dans la mémoire, car c'est une véritable épreuve, tant sur le plan personnel que professionnel.
Parles-nous de ta collaboration avec Christelle Floricourt. Comment vous soutenez-vous mutuellement ?
Christelle Floricourt et moi travaillons souvent ensemble, notamment lorsque je suis responsable d'édition pour les JT. Au-delà de la relation professionnelle, Christelle est devenue une véritable amie. Nous partageons des conseils, des impressions et des retours constructifs sur nos prestations respectives. Il y a une bienveillance mutuelle qui nous pousse à nous améliorer et à nous soutenir dans nos différentes missions.
Quels sont tes projets pour l'avenir ?
À court terme, j'aimerais avoir la possibilité de bouger et de découvrir d'autres rédactions d'Outre-Mer. Pouvoir m'immerger dans d'autres cultures et d'autres façons de travailler serait une expérience extrêmement enrichissante pour moi. Sur le long terme, mon rêve est de réaliser un documentaire. J'ai déjà des idées en tête, et j'espère concrétiser ce projet un jour. Le documentaire permet de creuser un sujet en profondeur, de prendre le temps d'explorer et de comprendre, contrairement à l'actualité qui va très vite. Réaliser mon propre documentaire serait pour moi un accomplissement professionnel et personnel.
Je suis originaire de Saint-Philippe, où j'ai réalisé une partie de ma scolarité, avant de poursuivre mes études. Il faut savoir que j'ai toujours voulu être journaliste, et ce, depuis l'âge de 16 ans, quand j'étais en première au lycée de Vincendo. Mon rêve initial était de devenir journaliste sportif, mais à l'époque, le coût des études lot koté la mèr m'a freinée.
Alors, j'ai cherché des alternatives pour atteindre mon objectif.
Après le bac, j'ai commencé par une licence d'histoire, puis j'ai enchaîné avec une licence en information et communication, suivie d'un master professionnel en journalisme. Après avoir obtenu mon bac +6, je me suis demandée si je voulais rester à la Réunion pour vivre cette aventure de journaliste ou partir découvrir d'autres horizons. Pour moi, le journalisme rime avec voyage et exploration, alors après six mois de piges à Réunion la 1ère, j'ai décidé de partir à Paris et de tenter ma chance.
J'ai intégré France Ô (France Outre-Mer), où j'ai occupé de nombreux rôles, allant de journaliste de terrain pour le sport et l'actualité à chroniqueuse pour une émission quotidienne en direct.
C'était une période très formatrice, et j'ai beaucoup appris sur les différents aspects du métier.
Finalement, je suis revenue à la Réunion, initialement pour des vacances, mais j'ai fini par y rester et cela fait maintenant six ans que je suis à Réunion la 1ère.
Quelles sont tes missions au sein de Réunion la 1ère ?
À Réunion la 1ère, j'ai plusieurs casquettes, ce qui me plaît énormément car j'aime que les choses bougent et être toujours en action.
Je suis avant tout journaliste de terrain, ce qui signifie aller à la rencontre des gens, recueillir leurs histoires et les mettre en lumière dans nos journaux télévisés.
Je suis également journaliste rédactrice pour le web, où j'écris des articles pour le site de Réunion la 1ère.
En plus de cela, je suis parfois responsable d'édition en remplacement , une fonction qui implique de superviser la préparation des JT, s'assurer que tous les éléments soient prêts et coordonner les équipes lors du montage des reportages. Et bien sûr, je présente les journaux télévisés le week-end, avec deux éditions par jour, à 12h30 et 19h. On me qualifie souvent de "couteau suisse" et c'est une polyvalence qui me plaît et me motive pour le moment.
Quelle a été ta première mission à Réunion la 1ère ?
Ma toute première mission remonte à mes débuts, juste après avoir obtenu mon master.
J'étais chargée de réaliser les reportages de l'émission KOSALAFE. C'est amusant de constater qu'aujourd'hui, dix ans plus tard, je co-anime cette même émission avec Hermina Lasson. À l'époque, Hermina présentait déjà KOSALAFE et je réalisais les reportages qu'elle introduisait dans l'émission.
Comment se passe l'organisation avant de présenter le JT ?
Les journées de préparation des JT sont très intenses ! Elles commencent dès 8h30 avec une conférence de rédaction où l'on définit qui fait quoi, les sujets prioritaires pour le journal de midi dans un premier temps, mais également pour celui du soir.
Ensuite, je passe en revue l'actualité, je trie les informations et je commence à rédiger les sujets.
J'ai l'habitude de travailler sous pression, j'écris souvent à la dernière minute, pour enrichir du mieux possible mes lancements mais l'essentiel est que tout soit impeccable à l'antenne.
Une fois le journal de 12h30 terminé, on se remet immédiatement au travail pour préparer celui de 19h. Les journées sont longues, souvent de 8h30 à 21h, mais la passion pour ce métier, me fait oublier la fatigue. C'est un rythme intense, mais c'est aussi ce qui rend le travail si captivant et gratifiant.
As-tu réussi à trouver un équilibre entre ta vie personnelle et professionnelle ?
La plus grande difficulté dans ce métier, qui est une véritable passion pour moi, a toujours été de trouver effectivement cet équilibre entre la vie personnelle et la vie professionnelle.
J'adore ce que je fais, mais c'est vrai que c'est pas facile avec le rythme soutenu de mes journées. Mon planning n'est jamais le même d'une semaine à l'autre ce qui complique l'organisation de rendez-vous ou de projets personnels.
C'est un vrai challenge d'essayer de trouver un juste milieu, mais c'est aussi un objectif sur lequel je travaille constamment.
Bien que ce soit difficile, je reste épanouie car j'aime ce que je fais et ce rythme de vie intense me motive.
As-tu toujours été à l'aise devant les caméras ?
L'opportunité de passer devant la caméra s'est présentée alors que je travaillais à l'éditorial sur une émission d'actualité à France Ô.
Mon producteur a vu quelque chose en moi et m'a proposé de devenir chroniqueuse, même si, au départ, je n'étais pas très à l'aise avec cette idée.
Pour moi, le journalisme, c'était avant tout le terrain. Je n'ai jamais envisagé de me retrouver devant la caméra, car à la base, je suis plutôt timide, même un peu introvertie. Ça a un peu évolué au fil des années. Donc, me voir à l'écran aujourd'hui, c'est assez surprenant pour ceux qui me connaissent depuis longtemps, y compris mes anciens professeurs qui ne m'auraient jamais imaginée dans ce rôle !
Mais comme je suis quelqu'un qui aime les défis, et qui n'aime pas avoir de regrets, je me suis dit que je devais essayer. J'ai donc fais des tests et tout s'est bien passé. C'est ainsi que je suis devenue chroniqueuse quotidienne, et que cela m'a ouvert des portes ici, à Réunion la 1ère.
Tu nous as dit que tu n'étais pas préparée pour la présentation du JT. As-tu hésité avant d'accepter ?
Oui, beaucoup ! Quand on m'a proposé de présenter le JT du 19h pendant les vacances, j'ai vraiment douté de moi-même. Je me demandais si j'avais les épaules pour gérer une telle responsabilité, pour tenir à l'antenne plus de 30 minutes en direct. Mais mes collègues m'ont encouragée, ils m'ont dit qu'ils m'avaient vue sur France Ô et qu'ils croyaient en mon potentiel. Comme je connaissais déjà Réunion la 1ère et que j'étais attachée à mon île, c'était une opportunité incroyable pour moi.
Même si j'ai hésité au début, je me suis finalement lancée dans ce défi. Je me suis mise une énorme pression pour être à la hauteur, et je me souviens que 48 heures après être descendue de l'avion, j'étais déjà à l'antenne. C'était intense, mais tout s'est bien passé grâce à beaucoup de travail et de détermination.
Y a-t-il des personnes qui ont influencé ta carrière ?
Oui, absolument. Un livre qui m'a profondément marquée est « La tête haute » de Mémona Hintermann.
J'ai été touchée par son récit de vie, son éducation à La Réunion, et son parcours en tant que grande reporter de guerre. Son histoire m'a énormément inspirée parce que, comme elle, je viens d'une petite ville (Saint-Philippe) et j'ai toujours rêvé grand malgré les obstacles. En lisant son livre, je me suis dit : « Nou lé pas plus, nou lé pas moins » — une phrase qui m'a motivée à me battre pour atteindre mes objectifs.
Mémona Hintermann est vraiment un modèle pour moi, elle m'a montrée qu'avec de la détermination, tout est possible, même sans avoir suivi le chemin académique classique du journalisme. Sa philosophie de vie et son courage m'ont donné la force de croire que je pouvais réussir dans ce métier.
Et bien sûr, mes parents ont été d'une influence majeure. Leur soutien indéfectible a été fondamental pour moi. Ils ont toujours cru en moi et m'ont encouragée à poursuivre mes rêves, ce qui est inestimable. Si je suis là aujourd'hui, c'est en grande partie grâce à eux. Je leur dois tout !
Peux-tu nous parler un peu plus de ton attirance pour le sport ?
C'est à l'âge de 15/16 ans que j'ai eu le déclic pour le journalisme.
C'était une période où l'on se cherche, où l'on se pose des questions sur notre avenir, notre voie professionnelle, et nos passions. À ce moment-là, je me posais des questions sur ce qui me plaisait vraiment. Je voulais être avocate ou professeur, des métiers qui n'ont rien à voir avec ce que je fais aujourd'hui. Mais ce qui m'animait profondément, c'était le sport.
J'ai été sportive plus jeune et j'ai toujours aimé regarder et suivre les compétitions à la télé.
Je suivais les matchs de foot et la Formule 1 avec beaucoup d'intérêt, ce qui était assez atypique pour une jeune fille de mon âge.
Ce qui me gênait, c'était de constater qu'il y avait très peu de femmes dans le milieu du journalisme sportif. Alors, je me suis dit : pourquoi pas moi ? Pourquoi ne pas apporter une touche féminine dans cet univers très masculin ? Depuis, ce désir de devenir journaliste sportif est resté ancré en moi pendant très longtemps.
Quand j'ai finalement intégré ma licence et mon master en information et communication avec une option journalisme, j'ai diversifié mes centres d'intérêt. Aujourd'hui, je parle de tout, mais on remarque une différence lorsque je parle de sport, car ma passion pour ce sujet transparaît. J'aime toujours autant ça, et je suis ravie de contribuer à la rubrique sportive du JT le dimanche soir avec Johnny Lerivain.
Quelle place occupe le sport dans votre journal ? Pourquoi cette rubrique vous tient-elle tant à cœur ?
Le sport occupe une place importante dans nos JT, surtout pendant le week-end, où les événements sportifs sont plus nombreux, notamment à La Réunion. Il y a une véritable ferveur pour le sport ici, et cela se reflète dans notre programmation. Nous avons une belle page de sport chaque dimanche, d'environ 10 minutes, ce qui est assez conséquent pour un JT de 30 minutes.
Pour moi, le sport est crucial, car il anime tous les peuples, crée une connexion entre les gens, et inspire un sentiment d'appartenance. On l'a bien vu lors des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris, ou même avec le passage de la flamme olympique à La Réunion, où la ferveur était palpable. En tant que journaliste, c'est un devoir de mettre en avant les talents locaux, ces sportifs qui mèt La Réunion en Lèr nous représentent sur les scènes nationales et internationales.
En tant que femme dans les médias, comment gères-tu la visibilité et la responsabilité que cela engendre ?
Être une femme journaliste, surtout réunionnaise, implique une certaine responsabilité. Quand je vais dans les écoles, je tiens à transmettre aux jeunes, et surtout aux jeunes filles, le message que "rien n'est impossible." C'est important pour moi de leur montrer que malgré les obstacles, avec de la détermination, on peut réaliser ses rêves.
Je suis consciente que, dans le monde des médias, les figures féminines sont encore parfois minoritaires, même si cela s'améliore. Je veux être un modèle pour ces jeunes et leur prouver qu'on peut briser les codes et atteindre ses objectifs, même par des chemins détournés.
Peux-tu nous parler d'une expérience marquante depuis le début de votre carrière ?
L'une de mes expériences professionnelles les plus marquantes a été la couverture de l'attentat de Nice. J'étais alors une jeune journaliste à France Ô, et j'ai été appelée en urgence et mobilisée en tant qu'envoyée spéciale pour tout le réseau Outre-Mer pour couvrir cet événement tragique. C'était une mission extrêmement intense et difficile, émotionnellement parlant. Ce genre d'expérience reste gravée dans la mémoire, car c'est une véritable épreuve, tant sur le plan personnel que professionnel.
Parles-nous de ta collaboration avec Christelle Floricourt. Comment vous soutenez-vous mutuellement ?
Christelle Floricourt et moi travaillons souvent ensemble, notamment lorsque je suis responsable d'édition pour les JT. Au-delà de la relation professionnelle, Christelle est devenue une véritable amie. Nous partageons des conseils, des impressions et des retours constructifs sur nos prestations respectives. Il y a une bienveillance mutuelle qui nous pousse à nous améliorer et à nous soutenir dans nos différentes missions.
Quels sont tes projets pour l'avenir ?
À court terme, j'aimerais avoir la possibilité de bouger et de découvrir d'autres rédactions d'Outre-Mer. Pouvoir m'immerger dans d'autres cultures et d'autres façons de travailler serait une expérience extrêmement enrichissante pour moi. Sur le long terme, mon rêve est de réaliser un documentaire. J'ai déjà des idées en tête, et j'espère concrétiser ce projet un jour. Le documentaire permet de creuser un sujet en profondeur, de prendre le temps d'explorer et de comprendre, contrairement à l'actualité qui va très vite. Réaliser mon propre documentaire serait pour moi un accomplissement professionnel et personnel.