Encore plus :
Parlez nous de votre parcours...
Mon parcours est un peu atypique ! Après des études en arts appliqués à l’école Boulle, j’ai été amenée à travailler comme scénographe au Carrefour des Cultures de l’Océan indien : il s’agissait d’une de mes premières grandes rencontres avec l’ailleurs, l’autre et le voyage ! Aux côtés de Pascale Dalleau, j’ai fait mes premiers pas en radio à RFO, en tenant une chronique dans son émission quotidienne. L’amour de la radio m’est venu ainsi ! De chroniques thématiques en documentaires sonores, le goût de la découverte et du partage via les médias s’est imposé : l’image s’est imposée, et c’est ainsi que j’ai collaboré à la série « télé pays », aux côtés de Rocaya et Sylvie Poulain : ce rendez-vous quotidien m’a permis mes plus belles rencontres avec les Réunionnais de tous les coins de l’île.
J’ai ensuite collaboré à la série de documentaires de découverte « Un peu plus loin », avant de réaliser d’autres documentaires pour la télévision. C’est un des atouts majeurs de cette grande maison qu’est Réunion la 1ère : tous les supports médiatiques se côtoient, et glisser de la radio à la télévision – et aujourd’hui à internet- se fait naturellement !
Comment êtes-vous devenue journaliste globe trotter ?
C’est sans doute avec mon travail de scénographe – mettre en scène des expositions ethnographiques- c’est déjà, se glisser dans des mondes, des vies aux antipodes ! Puis c’est avec la série « Un peu plus loin » qu’est né mon goût « d’aller voir ailleurs », et surtout, de rapporter et de raconter. En marge des tournages pour les documentaires télé, je trouvais également le temps de capter des sons, de rencontrer et de faire se raconter ceux et celles qui n’étaient pas forcément les plus visibles.
Bien évidemment, cela ne relève pas seulement d’une volonté individuelle, mais cette opportunité m’a été donnée par la société pour laquelle je travaillais ! Si la volonté éditoriale n’existe pas, pas de documentaires de découvertes !
D’où vous est venue l’idée des « Instantanés du monde » ?
Les « Instantanés du monde » sont nés de la conviction du pouvoir d’évocation des ambiances sonores, des timbres de voix, des rythmes et des musiques du monde ! Une conviction profonde de l’intelligence de l’auditeur, de son pouvoir de création à l’écoute de l’autre. Et de son émerveillement ! Mais peut-être aussi de la volonté de proposer une autre approche de l’information : moins tournée vers l’actualité et l’urgence. La nécessité d’offrir en contrepartie de l’info une autre version du monde, sans forcément chercher le sensationnalisme. Tendre un micro provoque toujours l’ouverture d’un monde. S’effacer derrière ce micro permet à l’auditeur d’être en contact direct avec les mondes s’offrant à lui !
Quel est le principe de l’émission ?
Le principe est celui de la découverte ! Poser des questions, se perdre quelquefois, et prendre le temps de comprendre ! Que faites-vous quand vous vous perdez ? (avant l’ère de google maps !!!) vous demandez votre chemin ! Quand vous embarquez dans un « Instantanés du monde » vous glissez dans une ambiance qui peut vous être inconnue, et vous vous laissez guider par ceux qui connaissent les lieux ! Vous ouvrez vos écoutilles, vous vous laissez surprendre, vous apprenez aussi sans doute ! L’idée n’est pas de tout expliquer, mais donner à l’auditeur l’envie d’aller voir !
Vous avez même écrit un livre « Les instantanés du monde » pourquoi ?
Le livre « Instantanés du monde » c’est l’envers du décor ! Le « making off » comme on dit en bon français ! Car vous pouvez l’imaginer, il se passe mille et une choses avant que l’émission de 20 minutes ne vous arrive entre les oreilles ! De l’aventure du voyage aux péripéties des rencontres, mais aussi des culs de sac et des désillusions, des galères et des grands bonheurs, tout ne « rentre » pas dans une émission ! J’ai eu vraiment envie de partager cela avec un public plus large. Pour démystifier aussi le travail de reporter ! Et bien-sûr, pour partager les photographies prises tout au long de ces périples dans des lieux improbables !
Pouvez-vous nous donner quelques exemples de rencontres qui vont ont marquées plus particulièrement ?
Je pourrais évoquer la rencontre avec de très grands ! Le Dalaï Lama, par exemple ! Mais ce qui m’a vraiment touchée, a été plus la ferveur populaire de ceux qui rencontraient cet homme si charismatique ! Bi Kidude, la « Cesaria Evora de la côte Est » que j’ai rencontrée à Zanzibar m’a secoué également : sa liberté de vie m’a galvanisée ! Enregistrer la voix de très grands chanteurs n’est pas anodin non plus, quand vous portez un casque sur les oreilles et qu’elle vous arrive en direct, l’émotion est garantie ! Mais bien évidemment, c’est la disponibilité et la générosité de tous qui m’ont chaque fois marquée ! Une famille au Gujarat qui partage avec moi comme si j’étais des leurs les journées, les prières, les tâches et la table. Un potier dans le Yunnan qui me fait poser mon micro et mettre main à la terre, décorer un vase qu’une ouvrière a mis trois jours à faire ! Les chasseurs Marquisiens qui m’embarquent dans une « petite chasse au cochon sauvage », entendez, à cheval- micro en main évidemment !- dans des ravines aux trousses des chiens ! Suivre le pas des boeufs Moka une longue journée dans les hauts de Saint Leu en échangeant des mots- aussi précieux que rares!- avec leur gardien. Passer des nuits dans une chapelle avec des dévots et des prêtres en extase, éviter les éclis des tailleurs de pilon, les fumées des boucaniers ou des charbonniers de l’île ! De l’adrénaline, et de l’émotion il y en a eu !
Pour cette année 2020, qu’est-ce que vous préparez pour les auditeurs ?
Les « Instantanés du monde » sont toujours au programme ! Diffusés chaque jour sur Réunion la 1ère radio ! Mais une nouvelle série de découverte a également vu le jour ces dernières semaines : le « goût de l’enfance » : une chronique radio diffusée chaque matin sur Réunion la 1ère à 7H40 et 11H20. Et disponible en podcast sur le site Réunion la 1ère !
Les « goût de l’enfance » sont des rencontres avec des Francophones de toutes contrées, replongeant dans leurs souvenirs gustatifs. Autant de prétextes à explorer les cultures, les liens, les héritages. La cuisine, sphère de l’intime, étant le marqueur culturel le plus probant, le plus évident. Autour d’un plat, d’un dessert de fête ou d’un fruit particulier se dessinent des mondes, des liens nouant les générations, et sont soulevées les questions de transmission, d’amour filial, de mutations, d’urbanisations, de religions ou de croyances.
Les « goûts de l’enfance » font naître envies de découverte, sourires, interrogations, et la conviction que ce qui nous nourrit nous définit.
Un documentaire télé est également (presque !) en boite ! Il s’agit d’un 52 minutes sur le théâtre Vollard : cette troupe talentueuse dont les créations ont marqué le public réunionnais durant des années !
Le voyage pour vous, cela représente quoi ?
Le voyage, c’est une parenthèse hors du connu. Je ne conçois pas de voyage sans découverte, et sans partage ! Ouvrir les écoutilles, ne pas juger, écouter, écouter, écouter, se laisser porter, et se perdre si cela est possible ! (laisser google maps à la maison !) Partager des sourires et des regards quand la langue inconnue empêche la conversation, partager des saveurs, des repas aussi bien-sûr, car c’est la clé d’aventures humaines, essentielles. Le voyage c’est s’oublier, pour se nourrir de différence.
Mon parcours est un peu atypique ! Après des études en arts appliqués à l’école Boulle, j’ai été amenée à travailler comme scénographe au Carrefour des Cultures de l’Océan indien : il s’agissait d’une de mes premières grandes rencontres avec l’ailleurs, l’autre et le voyage ! Aux côtés de Pascale Dalleau, j’ai fait mes premiers pas en radio à RFO, en tenant une chronique dans son émission quotidienne. L’amour de la radio m’est venu ainsi ! De chroniques thématiques en documentaires sonores, le goût de la découverte et du partage via les médias s’est imposé : l’image s’est imposée, et c’est ainsi que j’ai collaboré à la série « télé pays », aux côtés de Rocaya et Sylvie Poulain : ce rendez-vous quotidien m’a permis mes plus belles rencontres avec les Réunionnais de tous les coins de l’île.
J’ai ensuite collaboré à la série de documentaires de découverte « Un peu plus loin », avant de réaliser d’autres documentaires pour la télévision. C’est un des atouts majeurs de cette grande maison qu’est Réunion la 1ère : tous les supports médiatiques se côtoient, et glisser de la radio à la télévision – et aujourd’hui à internet- se fait naturellement !
Comment êtes-vous devenue journaliste globe trotter ?
C’est sans doute avec mon travail de scénographe – mettre en scène des expositions ethnographiques- c’est déjà, se glisser dans des mondes, des vies aux antipodes ! Puis c’est avec la série « Un peu plus loin » qu’est né mon goût « d’aller voir ailleurs », et surtout, de rapporter et de raconter. En marge des tournages pour les documentaires télé, je trouvais également le temps de capter des sons, de rencontrer et de faire se raconter ceux et celles qui n’étaient pas forcément les plus visibles.
Bien évidemment, cela ne relève pas seulement d’une volonté individuelle, mais cette opportunité m’a été donnée par la société pour laquelle je travaillais ! Si la volonté éditoriale n’existe pas, pas de documentaires de découvertes !
D’où vous est venue l’idée des « Instantanés du monde » ?
Les « Instantanés du monde » sont nés de la conviction du pouvoir d’évocation des ambiances sonores, des timbres de voix, des rythmes et des musiques du monde ! Une conviction profonde de l’intelligence de l’auditeur, de son pouvoir de création à l’écoute de l’autre. Et de son émerveillement ! Mais peut-être aussi de la volonté de proposer une autre approche de l’information : moins tournée vers l’actualité et l’urgence. La nécessité d’offrir en contrepartie de l’info une autre version du monde, sans forcément chercher le sensationnalisme. Tendre un micro provoque toujours l’ouverture d’un monde. S’effacer derrière ce micro permet à l’auditeur d’être en contact direct avec les mondes s’offrant à lui !
Quel est le principe de l’émission ?
Le principe est celui de la découverte ! Poser des questions, se perdre quelquefois, et prendre le temps de comprendre ! Que faites-vous quand vous vous perdez ? (avant l’ère de google maps !!!) vous demandez votre chemin ! Quand vous embarquez dans un « Instantanés du monde » vous glissez dans une ambiance qui peut vous être inconnue, et vous vous laissez guider par ceux qui connaissent les lieux ! Vous ouvrez vos écoutilles, vous vous laissez surprendre, vous apprenez aussi sans doute ! L’idée n’est pas de tout expliquer, mais donner à l’auditeur l’envie d’aller voir !
Vous avez même écrit un livre « Les instantanés du monde » pourquoi ?
Le livre « Instantanés du monde » c’est l’envers du décor ! Le « making off » comme on dit en bon français ! Car vous pouvez l’imaginer, il se passe mille et une choses avant que l’émission de 20 minutes ne vous arrive entre les oreilles ! De l’aventure du voyage aux péripéties des rencontres, mais aussi des culs de sac et des désillusions, des galères et des grands bonheurs, tout ne « rentre » pas dans une émission ! J’ai eu vraiment envie de partager cela avec un public plus large. Pour démystifier aussi le travail de reporter ! Et bien-sûr, pour partager les photographies prises tout au long de ces périples dans des lieux improbables !
Pouvez-vous nous donner quelques exemples de rencontres qui vont ont marquées plus particulièrement ?
Je pourrais évoquer la rencontre avec de très grands ! Le Dalaï Lama, par exemple ! Mais ce qui m’a vraiment touchée, a été plus la ferveur populaire de ceux qui rencontraient cet homme si charismatique ! Bi Kidude, la « Cesaria Evora de la côte Est » que j’ai rencontrée à Zanzibar m’a secoué également : sa liberté de vie m’a galvanisée ! Enregistrer la voix de très grands chanteurs n’est pas anodin non plus, quand vous portez un casque sur les oreilles et qu’elle vous arrive en direct, l’émotion est garantie ! Mais bien évidemment, c’est la disponibilité et la générosité de tous qui m’ont chaque fois marquée ! Une famille au Gujarat qui partage avec moi comme si j’étais des leurs les journées, les prières, les tâches et la table. Un potier dans le Yunnan qui me fait poser mon micro et mettre main à la terre, décorer un vase qu’une ouvrière a mis trois jours à faire ! Les chasseurs Marquisiens qui m’embarquent dans une « petite chasse au cochon sauvage », entendez, à cheval- micro en main évidemment !- dans des ravines aux trousses des chiens ! Suivre le pas des boeufs Moka une longue journée dans les hauts de Saint Leu en échangeant des mots- aussi précieux que rares!- avec leur gardien. Passer des nuits dans une chapelle avec des dévots et des prêtres en extase, éviter les éclis des tailleurs de pilon, les fumées des boucaniers ou des charbonniers de l’île ! De l’adrénaline, et de l’émotion il y en a eu !
Pour cette année 2020, qu’est-ce que vous préparez pour les auditeurs ?
Les « Instantanés du monde » sont toujours au programme ! Diffusés chaque jour sur Réunion la 1ère radio ! Mais une nouvelle série de découverte a également vu le jour ces dernières semaines : le « goût de l’enfance » : une chronique radio diffusée chaque matin sur Réunion la 1ère à 7H40 et 11H20. Et disponible en podcast sur le site Réunion la 1ère !
Les « goût de l’enfance » sont des rencontres avec des Francophones de toutes contrées, replongeant dans leurs souvenirs gustatifs. Autant de prétextes à explorer les cultures, les liens, les héritages. La cuisine, sphère de l’intime, étant le marqueur culturel le plus probant, le plus évident. Autour d’un plat, d’un dessert de fête ou d’un fruit particulier se dessinent des mondes, des liens nouant les générations, et sont soulevées les questions de transmission, d’amour filial, de mutations, d’urbanisations, de religions ou de croyances.
Les « goûts de l’enfance » font naître envies de découverte, sourires, interrogations, et la conviction que ce qui nous nourrit nous définit.
Un documentaire télé est également (presque !) en boite ! Il s’agit d’un 52 minutes sur le théâtre Vollard : cette troupe talentueuse dont les créations ont marqué le public réunionnais durant des années !
Le voyage pour vous, cela représente quoi ?
Le voyage, c’est une parenthèse hors du connu. Je ne conçois pas de voyage sans découverte, et sans partage ! Ouvrir les écoutilles, ne pas juger, écouter, écouter, écouter, se laisser porter, et se perdre si cela est possible ! (laisser google maps à la maison !) Partager des sourires et des regards quand la langue inconnue empêche la conversation, partager des saveurs, des repas aussi bien-sûr, car c’est la clé d’aventures humaines, essentielles. Le voyage c’est s’oublier, pour se nourrir de différence.