Euro NCAP vise le « zéro accident » d’ici 2025


Rédigé le Samedi 10 Octobre 2020 à 16:00 | Lu 251 fois modifié le Lundi 3 Juillet 2023

Euro NCAP, le tout-puissant organisme européen de contrôle de la sécurité routière des véhicules, entend renforcer ses critères au cours des prochaines années. L’objectif est ambitieux : plus aucun accident sur les routes d’ici 2025.



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​L’European New Car Assessment Program (Euro NCAP), ou Programme européen d’évaluation des nouveaux véhicules, est un organisme chargé d’effectuer les fameux crash-test sur nos voitures.

C’est lui qui distribue les étoiles aux nouvelles voitures qui arrivent sur le marché. Autant dire que son influence est grande : si ces contrôles ne sont pas obligatoires, quasiment aucun constructeur n’ose s’y soustraire. Neuf modèles sur dix viennent se fracasser gaiement sur les murs du laboratoire. Et pour garantir son indépendance, ce sont les administrations, la Fédération Internationale de l’Automobile, les gouvernements, les associations de consommateurs, les automobiles clubs et la commission européenne qui financent Euro NCAP.

En vingt ans d’existence, ce sont quelques 700 avis qui ont été délivrés, pour 1800 carlingues explosées. L’Union Européenne estime que l’organisme a sauvé, grâce à ses contrôles de plus en plus sévères, environ 80000 vies. De grandes ambitions Chaque année la batterie de tests que subissent les voitures s’intensifie et se durcit. Choc frontal, latéral, contre un poteau ou face à des piétons, tous permettent de donner une note sur 5 au véhicule.

Dernièrement, la sécurité active et passive, garantie par des équipements de plus en plus perfectionnés ( les fameuses aides à la conduite ), a pris une place prépondérante dans l’attribution de la note maximale. Les critères se sont considérablement aiguisés. Les constructeurs ont d’ailleurs du mal à suivre le rythme de renforcement des mesures.

La dernière Peugeot 208 n’a par exemple reçu que 4 étoiles sur 5, alors que le précédent modèle avait obtenu la note suprême. La nouvelle version est pourtant bien plus sûre. Cette course en avant ne semble pas infléchir Euro NCAP qui entend bien poursuivre sur sa lancée.

Dans les années à venir, les tests seront encore plus pointus. Cette année le classement ajoutera en effet dans ces critères les caméras capables de détecter la fatigue du conducteur mais aussi la capacité des aides à la conduite à prendre en compte les deux-roues motorisés. Le freinage automatique d’urgence devra également, entre 2020 et 2022, intervenir sur la direction et gérer les piétons et les intersections.

À l’horizon 2024, Euro NCAP intégrera dans sa notation, la capacité des véhicules à communiquer avec leur environnement, via notamment la 5G, afin d’éviter les accidents. La sécurité passive sera également passée au crible. Les constructeurs vont devoir travailler sur la résistance aux chocs arrière.
Deux ans plus tard, il faudra se concentrer sur la protection des cyclistes et des piétons : les tests se pencheront encore davantage sur les chocs en haut de jambes et au niveau de la tête. Enfin, la sécurité tertiaire demeure un important axe de travail.

Ce domaine concerne par exemple la facilitation de l’intervention des secours : résistance des portes, rapidité d’extraction des blessés..
En 2022, l’organisme encouragera par exemple la mise en place d’un avertisseur en cas de température trop élevée dans l’habitacle s’il y a des enfants.

Euro NCAP cherche également à mettre en place un label pour les camions. L’objectif de cet ensemble de mesures est qu’il n’y ait plus d’accidents sur les routes d’ici 2025. Une feuille de route pour le moins ambitieuse qui dépendra grandement de l’évènement ou non de la voiture autonome.