Gora Patel Un départ vers une nouvelle vie

Rédigé le Jeudi 9 Septembre 2021 à 09:08 | Lu 463 fois

Des générations d’auditeurs de l’ORTF puis de RFO se souviennent de sa voix à la fois ferme et posée. Gora Patel a laissé son empreinte dans le paysage audiovisuel réunionnais mais aussi dans celui des territoires d’outre-mer, retour sur la carrière d’un journaliste passionné. I.P



TM+ : PARLEZ-NOUS DE VOUS ET DE VOTRE PARCOURS.

Gora Patel : Je suis né le 18 mai 1950 à Saint-Denis, au 22 rue Sainte-Marie, à une époque où les naissances avaient lieu chez les grands-mères puis j’ai grandi à Saint-Pierre, d’où mon père est originaire. Ma carrière professionnelle a débuté à l’ORTF en 1969 aux côtés de Mémona Hintermann-Afféjee jusqu’en 1973, puis j’ai travaillé dans le privé et en 1976 j’ai obtenu un poste en tant que correspondant aux sports puis aux informations générales à la radio jusqu’en 1982. De 1982 à 1987, j’étais correspondant dans le Sud de l’île puis de 1987 à 1992, j’ai exercé en Guyane. En 1992, je suis revenu à La Réunion pour repartir en 2002 au siège de France Télévisions à Paris jusqu’en 2018, date à laquelle je suis revenu en tant que Directeur Régional de Réunion la 1ère.

TM+ : QUELS SOUVENIRS GARDEZ-VOUS DE CETTE RICHE CARRIÈRE ?

G.P : Grâce à mon parcours exceptionnel, j’ai eu la possibilité d’exercer tous les métiers que j’aime : journaliste, rédacteur en chef, directeur régional, médiateur pour le groupe France Télévisions... mais mes plus belles années je les ai vécues en pratiquant le métier de journaliste, aux côtés de mon ami Claude Testa dans le Sud de l’île parce que le Sud était fabuleux et encore aujourd’hui. Mes années en Guyane en tant que journaliste au sein d’une petite rédaction furent extraordinaires, tout était possible, j’ai assisté au lancement de la fusée Ariane.

TM+ : A 71 ANS, AVEZ- VOUS PLANIFIÉ VOTRE RETRAITE, QUELLES SONT VOS PASSIONS ?

G.P : Absolument pas, je ne l’ai pas préparée, je n’ai pas de projet mais j’ai l’ambition de ne pas rester inactif. Le 1er septembre sera le 1er jour de ma nouvelle vie, je serai moi-même, un observateur et surtout un journaliste car je conserve ma carte de presse. J’aime lire et étonnamment même si je travaille à la télé, je ne la regarde pas, en revanche j’écoute la radio. Avec le regret de ne pas savoir jouer d’un instrument de musique, je compense en cuisinant car j’ai l’impression de jouer une partition.

TM+ : A CE PROPOS, QUEL EST VOTRE CARI PRÉFÉRÉ ?

G.P : Adepte de la cuisine indienne et créole, sans hésitation ma préférence va au rougail morue et au brède chouchou. D’ailleurs, l’émission « Kalou Pilon » est née dans mon bureau parce que suis un militant du patrimoine, de la culture et des savoirs de La Réunion.

TM+ : ETES-VOUS TOUJOURS FAN DE FOOTBALL ET DU CLUB DE LA SAINT-PIERROISE ?

G.P : Toujours...d’ailleurs en Guyane, j’avais repéré Jean-Philippe Caumartin. Quand j’ai appris que la Saint- Pierroise recherchait un joueur, il s’est envolé pour La Réunion. Aujourd’hui, nous sommes toujours en contact.

TM+ : VOUS N’AVEZ PAS PRÉPARÉ VOTRE RETRAITE MAIS, LA RELÈVE EST-ELLE ASSURÉE ?

G.P : Pendant trois ans, j’ai travaillé avec l’équipe en place, j’ai aidé des réunionnais à revenir chez eux. Je ne pars pas inquiet, au contraire, cette maison est composée de journalistes, d’animateurs, d’encadrants, de techniciens compétents, professionnels et passionnés de La Réunion. Je laisse une station apaisée.

UN DERNIER MOT POUR LA FIN ?

G.P : C’est toujours un peu triste quand ça s’arrête, à partir du 1er septembre, l’adrénaline du matin va me manquer ainsi que l’actualité avec un grand A et celle de la station. Réunion la 1ère restera toujours dans mon cœur, je la regarderai en tant que téléspectateur et pas en tant qu’ex-directeur régional. Je pars avec mes échecs et nos réussites.


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