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Télétravail pour les parents, école à la maison pour les enfants... Trouvez la bonne formule


Rédigé le Mercredi 1 Avril 2020 à 14:59 | Lu 298 fois modifié le Jeudi 6 Juillet 2023

Jeudi 6 Juillet 2023

Depuis le début du confinement, les parents se retrouvent à la fois salariés et instituteurs. Et ce n’est pas simple ! Afin que personne n’ait l’illusion d’être en vacances, beaucoup maintiennent des règles de lever et de coucher à heures fixes. Ils font aussi de leur mieux pour accompagner les devoirs. Même si leur métier, ce n’est pas instituteur.



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Télétravail pour les parents, école à la maison pour les enfants. Pour un temps indéterminé, on vit tous ensemble, vingt-quatre heures sur vingt-quatre. On discute, on s’énerve, on rigole, mais ce n’est pas les vacances. Et c’est bien là toute la complexité du confinement.  Garder le rythme

Carole télétravaille tout en s’occupant de son garçon de 7 ans et demi. Elle a bien senti le piège, « alors je me lève comme d’habitude. Je me prépare et j’essaie de faire travailler mon fils dès 8 h 30. Afin qu’il soit en autonomie au moment où je prends mon service. Quand on est interrompu, il va jouer dehors dans le jardin. C’est vraiment pas simple ».

Mère de trois enfants de 8, 6 et 4 ans, Ghislaine est elle aussi en télétravail. « Un télétravail partiel, précise la trentenaire. Je devrais de temps en temps retourner au boulot. J’ai ramené tout ce que je pouvais à la maison, mais j’ai le temps de rien. C’est priorité aux enfants. »

« Les maîtresses nous ont dit que l’important était d’entretenir les acquis »

Comme Carole, Ghislaine a senti l’importance de garder le rythme. « Je me lève à 7 h et je débute la classe à 9h. Toutes leurs maîtresses nous ont contactés par mail. Pour la grande, j’ai eu un planning pour toute la semaine et le travaille se fait sur padlet, tout est informatisé, personnalisé selon l'élève et corrigé par l'enseignante le jour-même. Pour celui qui est en CP, j’ai des fiches et un livre à lire. Avec le petit, la maîtresse a envoyé des idées d’activités, à faire à l’intérieur et à l’extérieur. Elles nous ont dit que l’important était d’entretenir les acquis, pas d’aller au-delà du programme. »

Le fils de Carole aussi a des devoirs, « mais ce qui manque, c’est la pédagogie, soupire-t-elle. On n’a pas la pédagogie des instituteurs. Là, il apprend le pluriel, ça va. La semaine prochaine, ce sera les conjugaisons. Aie ! Je vais regarder sur internet des “tutos”, pour voir comment les lui transmettre. Je ferai ça le soir, quand il dormira. »

Comme Ghislaine n’a pas envie que ses enfants dépérissent devant les écrans, elle transforme le quotidien en une source d’apprentissages. 
Moins concentrés qu’à l’école

Pour ceux qui ont des ados au collège, faire faire les devoirs signifie réussir à se connecter à Pronote, le logiciel de gestion de la vie scolaire, totalement saturé.
Sur les forums d'entre-aide, une maman s’inquiète «d’être devenue le diable en personne» depuis que c’est elle, la prof : « Je suis en télétravail avec un ado de 3e, pas très motivé. On se lève et se couche tôt, pour garder en tête que ce ne sont pas des vacances. Deux heures de travail le matin et idem l’après-midi, sans téléphone. Il consulte les cours, les recopie pour les mémoriser, fait exercices et devoirs, et une dictée par jour… On s’est aussi fixé une heure de “socialisation” pour passer des appels en “visio” à la famille, jouer ensemble à des jeux de société, ou dehors dans le jardin. Va-t-on tenir sur la durée ? »

Car l’école à la maison, ce n’est pas l’école. Et les enfants y sont, bien évidemment, moins concentrés. 
Trouver du temps pour chacun

À Saint-Denis, depuis le confinement, Solène s’occupe à plein-temps de ses trois enfants de 13, 10 et 4 ans. « La difficulté, c’est de trouver du temps pour chacun, tout en en gardant pour soi. On a mis en place des rituels. Ils ont commencé la journée par une séance de sport : gainage, abdos, avec la vidéo qui va bien ! Au-delà des devoirs, je leur demande aussi d’aider au quotidien. Qu’ils se sentent impliqués et ne mettent pas juste les pieds sous la table. » Qui sait, cela pourrait être un acquis pour la vie d’après.



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