Sur 458 400 entreprises individuelles créées en 2010, 36 % l’ont été par des femmes.
LEUR MOYENNE D’ÂGE ?
Marc Olagnon, de France Initia- tive, qui accompagne et finance des créations d’entreprises, constate un net rajeunissement des nouvelles venues: «Nous voyons de plus en plus de femmes qui ont des enfants ou l’âge d’en avoir. La tranche d’âge la plus importante, soit 28 % des femmes que nous accompagnons, est celle des 19/29 ans. Avant, la majorité d’entre elles avait plus de 40 ans et des enfants autonomes.»
Pour Anne-Laure Constanza, cofon- datrice du réseau Mompreneurs France, les nouvelles entrepreneuses ont été boostées par « l’explosion de la vente en ligne, qui permet de se passer de boutique et, donc, de limiter les charges ». Pour autant, la créatrice d’Envie de fraises estime que monter sa boîte et travailler à la maison n’est pas accessible à tout le monde: « Celles qui fondent une vraie entreprise – pas un petit bou- lot à domicile – ne sont pas devant l’école à 16h30.
Au bout de trois ans, au moins la moitié des entreprises nouvelles ont mis la clé sous la porte. » Souvent en cause: une mauvaise connais- sance du marché, des clients poten- tiels. Et le choix de secteurs fréquem- ment bouchés, la concurrence étant
LEUR MOYENNE D’ÂGE ?
Marc Olagnon, de France Initia- tive, qui accompagne et finance des créations d’entreprises, constate un net rajeunissement des nouvelles venues: «Nous voyons de plus en plus de femmes qui ont des enfants ou l’âge d’en avoir. La tranche d’âge la plus importante, soit 28 % des femmes que nous accompagnons, est celle des 19/29 ans. Avant, la majorité d’entre elles avait plus de 40 ans et des enfants autonomes.»
Pour Anne-Laure Constanza, cofon- datrice du réseau Mompreneurs France, les nouvelles entrepreneuses ont été boostées par « l’explosion de la vente en ligne, qui permet de se passer de boutique et, donc, de limiter les charges ». Pour autant, la créatrice d’Envie de fraises estime que monter sa boîte et travailler à la maison n’est pas accessible à tout le monde: « Celles qui fondent une vraie entreprise – pas un petit bou- lot à domicile – ne sont pas devant l’école à 16h30.
Au bout de trois ans, au moins la moitié des entreprises nouvelles ont mis la clé sous la porte. » Souvent en cause: une mauvaise connais- sance du marché, des clients poten- tiels. Et le choix de secteurs fréquem- ment bouchés, la concurrence étant
énorme sur les marchés visés.
« Pour que l’e-commerce soit ren- table, on a besoin de très gros inves- tissements sur des secteurs innovants et porteurs.
Résultat: beaucoup de ces pe- tits business encaissent moins de 15000 € de chiffre d’affaires par an et perdent de l’argent. Du coup, quand les créatrices sont en couple, le mari doit souvent mettre la main au portefeuille», constate Anne- Laure Constanza. Et si Monsieur en a assez de financer les activités de Madame? Si le couple se sépare pour une raison x ou y ? Si la mayon- naise ne prend pas et que l’aventure tourne court, la mompreneur devra retourner sur le marché du travail. Qui ne l’attend pas.
CELLES QUI RÉUSSISSENT ?
Elles ont une bonne maîtrise de leur domaine professionnel et séduisent – ou, du moins, rassurent – ban- quiers et investisseurs. Connaissant bien leur marché, elles savent d’ex- périence quel est le produit ou le service rentable qui manque, où est la «niche» marketing encore inex- ploitée. Elles ont dressé un business plan : elles ont anticipé les gains, les charges et élaboré la stratégie pour que l’aventure ne tourne pas à la faillite. Quand c’est possible, elles «essaiment» en travaillant pour leur ancien employeur. Enfin, les débu- tantes s’appuient sur tout un réseau
« Pour que l’e-commerce soit ren- table, on a besoin de très gros inves- tissements sur des secteurs innovants et porteurs.
Résultat: beaucoup de ces pe- tits business encaissent moins de 15000 € de chiffre d’affaires par an et perdent de l’argent. Du coup, quand les créatrices sont en couple, le mari doit souvent mettre la main au portefeuille», constate Anne- Laure Constanza. Et si Monsieur en a assez de financer les activités de Madame? Si le couple se sépare pour une raison x ou y ? Si la mayon- naise ne prend pas et que l’aventure tourne court, la mompreneur devra retourner sur le marché du travail. Qui ne l’attend pas.
CELLES QUI RÉUSSISSENT ?
Elles ont une bonne maîtrise de leur domaine professionnel et séduisent – ou, du moins, rassurent – ban- quiers et investisseurs. Connaissant bien leur marché, elles savent d’ex- périence quel est le produit ou le service rentable qui manque, où est la «niche» marketing encore inex- ploitée. Elles ont dressé un business plan : elles ont anticipé les gains, les charges et élaboré la stratégie pour que l’aventure ne tourne pas à la faillite. Quand c’est possible, elles «essaiment» en travaillant pour leur ancien employeur. Enfin, les débu- tantes s’appuient sur tout un réseau
d’aide aux créatrices: associations d’entrepreneuses et même «incuba- teurs» ou pépinières d’entreprises.
EST-CE QU’ON PARLE DE
« DADPRENEURS » ?
Quoi qu’il en soit, le terme de «mompreneur» hérisse Brigitte Gré- sy, auteure d’un rapport sur la pa- rentalité en entreprise: «L’étiquette “mompreneur” est suspecte. Le mot sous-entend qu’une femme crée une entreprise d’abord parce qu’elle a des enfants. Que c’est une activité d’appoint, un petit boulot à la mai- son. Est-ce qu’on parle de “dadpre- neurs” pour désigner les pères qui créent une entreprise, même s’ils travaillent chez eux? Non, bien sûr. Le terme “mompreneur” assigne la créatrice d’entreprise à sa fonction de mère, il la ghettoïse.»
Et si la mompreneur était la version tendance de la mère au foyer? Une image renforcée par les secteurs d’activité concernés: enfance, ma- ternité...
Présidente de Liautaud & Cie, Mar- tine Liautaud enfonce le clou: «On est entrepreneuse avant d’être mère.» Elle a cofondé un incubateur d’entreprises, Women Business Men- toring Initiative, afin d’aider bénévo- lement, tous azimuts, des femmes dont l’entreprise fonctionne toujours au bout de trois ans.
Les conseillers ou «mentors»? Des anciens de prestigieuses universités.
EST-CE QU’ON PARLE DE
« DADPRENEURS » ?
Quoi qu’il en soit, le terme de «mompreneur» hérisse Brigitte Gré- sy, auteure d’un rapport sur la pa- rentalité en entreprise: «L’étiquette “mompreneur” est suspecte. Le mot sous-entend qu’une femme crée une entreprise d’abord parce qu’elle a des enfants. Que c’est une activité d’appoint, un petit boulot à la mai- son. Est-ce qu’on parle de “dadpre- neurs” pour désigner les pères qui créent une entreprise, même s’ils travaillent chez eux? Non, bien sûr. Le terme “mompreneur” assigne la créatrice d’entreprise à sa fonction de mère, il la ghettoïse.»
Et si la mompreneur était la version tendance de la mère au foyer? Une image renforcée par les secteurs d’activité concernés: enfance, ma- ternité...
Présidente de Liautaud & Cie, Mar- tine Liautaud enfonce le clou: «On est entrepreneuse avant d’être mère.» Elle a cofondé un incubateur d’entreprises, Women Business Men- toring Initiative, afin d’aider bénévo- lement, tous azimuts, des femmes dont l’entreprise fonctionne toujours au bout de trois ans.
Les conseillers ou «mentors»? Des anciens de prestigieuses universités.