Acheter en vrac, comment ça marche ?

En France, 10 millions de tonnes d’aliments consommables partent chaque année à la poubelle selon des chiffres publiés par la Commission européenne. Les consommateurs sont responsables de 33 % de ce gaspillage. 20% de la nourriture achetée par les ménages finit jetée aux ordures, représentant une perte annuelle nette de 240 € par foyer. Un gâchis aux lourdes conséquences économiques mais aussi écologiques. Si, pour y remédier, une meilleure compréhension des dates de péremption et de la conservation des aliments est essentielle, le vrac s’impose comme une solution incontournable facile, efficace et à la portée de tous. On vous livre le mode d’emploi.

Qui dit vrac, dit forcément absence d’emballages jetables. Adieu films plastiques, boîtes en carton et barquettes en aluminium ! Si l’on apprécie de pouvoir enfin se passer de tout ce superflu, il est toutefois nécessaire de bien s’organiser pour ne pas vous retrouver dans le pétrin une fois devant les étalages de votre épicerie. Pour faire vos courses, prévoyez ainsi des sacs en tissu pliables à garder en permanence sur vous, dans votre sac à main ou le coffre de votre voiture, par exemple. Vous pouvez en confectionner vous-même avec de la toile de coton bio, ou en vous servant de vieux t-shirts que vous ne portez plus. La plupart des magasins bio fournissent aussi des sachets en papier biodégradable qu’il est possible de réutiliser plusieurs fois. Vous pouvez également opter pour des filets, bien adaptés aux fruits et légumes, mais moins aux aliments de petite taille qui risqueraient de passer entre les mailles. Pour vos viandes, fromages et poissons, préférez des boîtes en verre hermétiques, afin d’éviter les risques de coulures.

Vous avez décidé de franchir le cap, mais une fois devant les rayons, vous vous sentez un peu déboussolé. En amont de vos emplettes, commencez par faire la liste des produits dont vous avez besoin, ceux que vous consommez fréquemment. Pouvez-vous les acheter aisément sans emballage ? Vous pouvez établir un menu hebdomadaire afin d’avoir une idée précise de ce que vous souhaitez acheter. Les aliments dits « secs », comme les pâtes, le riz, les céréales, la farine, le sucre, les aromates et les légumineuses – lentilles, pois, haricots –, ainsi que les mendiants sont parfaits pour vous lancer dans l’aventure. Non seulement les ache- ter en vrac ne présente aucune difficulté particulière, mais en plus, vous choisissez exactement la quantité nécessaire, réalisant du même coup des économies. Si cette première approche en douceur s’est déroulée sans encombre et que vous commencez à vous sentir à l’aise avec le système du vrac, vous pouvez passer aux produits frais, notamment ceux d’origine animale. Pour cela, pensez aux commerces de proximité comme les boucheries, fromageries ou pois- sonneries, mais aussi aux marchés qui sont parfaits pour s’approvisionner en produits locaux.

Une fois revenu des courses, il va vous falloir stocker vos précieux achats. Pour cela, vous allez devoir faire l’acquisition de contenants en verre – pour tous types de denrées – ou en métal, uniquement pour les aliments secs. N’hésitez pas à réutiliser de vieux bocaux, comme les pots de confiture, après les avoir lavés et stérilisés dans de l’eau bouillante par mesure d’hygiène. Pour éviter les risques d’intoxication alimentaire, notez la date d’achat des produits sur le bocal et renseignez-vous auprès de votre épicerie bio ou sur internet afin de connaître les délais de conservation. Enfin, assurez-vous d’avoir les mains propres lorsque vous manipulez les contenants ou la nourriture.