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Julien Hermann, directeur général de Symbiose Médical « C’est une fierté d’avoir créé les couches Marmailles Plus avec mon père ! »

Rédigé le Lundi 14 Juin 2021 à 10:24 | Lu 1358 fois

A 38 ans, Julien Hermann vient de prendre la suite de son père Eric Hermann, à la tête de l’entreprise familiale, Symbiose Médical. Neuf mois après son décès des suites d’une maladie, il profite de cette Fête des Pères pour rendre hommage à cet homme aux qualités humaines reconnues de tous, auprès de qui il a tout appris.



Quel a été votre parcours ?

Après le bac j’ai fait un peu de biologie certainement parce qu’une partie de ma famille vient du médical. Mon père était dirigeant de laboratoire, c’est un des créateurs de Abbott France (un labo américain). Ma grand-mère est une demoiselle Lépine et son propre père a créé de la coutellerie chirurgicale et les premières chambres stériles. Mais j’ai aussi et surtout une formation en finance que j’ai suivie dans une école de commerce à Paris. Je travaillais pour le groupe PSA en Angleterre lorsque mon père m’a informé de son intention de monter son entreprise à La Réunion. Ma première réaction a été de lui dire que c’était audacieux à son âge, une cinquantaine d’années, et puis je l’ai vite rejoint pour une belle aventure.

​Vous n’avez pas eu peur de travailler en famille ?

Julien Hermann, directeur général de Symbiose Médical « C’est une fierté d’avoir créé les couches Marmailles Plus avec mon père ! »
Je me suis dit qu’il valait mieux travailler avec la famille pour développer un projet commun. Et cela a été très instructif. J’ai découvert une autre facette de mon père, le côté professionnel que je ne connaissais pas forcément. Il faut juste savoir respecter les rôles. Je donnais mon avis mais c’est lui qui prenait les décisions. Cela a été une formation accélérée. J’étais commercial et lui était chargé de la partie finance et relations publiques dans lesquelles il était particulièrement fort. C’était un homme très charismatique avec une aura impressionnante.

Présentez-nous Symbiose Médical...

Julien Hermann, directeur général de Symbiose Médical « C’est une fierté d’avoir créé les couches Marmailles Plus avec mon père ! »
 C’est une entreprise familiale créée en 2003 qui repose sur 3 axes principaux. Notre cœur de métier c’est la mise à disposition pour les professionnels de santé de dispositifs médicaux: des consommables (compresses, aiguilles...) et du matériel lourd (moniteurs, respirateurs, lits médicalisés, lits de réanimation, défibrillateurs...). Notre deuxième métier s’adresse au grand public. Il s’agit de toute une gamme mère/enfants sous la marque Marmailles Plus: des couches de la naissance à l’apprentissage, des lingettes, des biberons, des coussinets d’allaitement... En tout, une quinzaine de références vendues en pharmacie dans tous les DOM. Je suis particulièrement fier de cette marque de qualité créée à La Réunion pour les bébés réunionnais. Enfin, notre 3ème métier, c’est la logistique médicale. On transporte tous les produits sensibles dangereux mais également le sang et les greffes dans le département mais aussi vers la France métropolitaine ou d’autres régions du monde. Nous avons chaque année des rendez-vous importants comme le Grand Raid ou les matchs de la Saint-Pierroise que nous sponsorisons. Et nous participons régulièrement à des actions avec l’Association 1000 sourires.

Quel est votre « best seller » ?

Ce sont nos couches Marmailles Plus qui présentent un très bon rapport qualité prix. Nous sommes d’ailleurs leader à La Réunion. Cela revient à 20 centimes d’euro la couche. Nous les avons créées car nous avons constaté qu’il y a avait beaucoup de couches de mauvaise qualité voire dangereuses sur le marché car composées essentiellement de polyacrilate de sodium. Il s’agit d’un produit chimique développé en laboratoire, extrêmement polluant et se révélant nocif lorsqu’il est en contact avec la peau. Nos couches sont plus écologiques car composées essentiellement de cellulose. C’est un produit de qualité pour le bien- être de nos bébés qui en même temps protège notre île. Et en plus, de l’avoir fait avec mon père c’est exceptionnel, c’est une trace qu’on laisse.

Que vous a enseigné votre père ?

Il avait des années d’expérience et il m’a formé. Il n’a cessé de me transmettre ses valeurs: le travail, l’humain, l’esprit d’entreprise... Il travaillait encore à 72 ans alors qu’il subissait une chimiothérapie. C’était vraiment un hard worker. En 15ans, il est passé de 4 à 57 salariés. Il adorait La Réunion mais aussi et surtout les gens. C’était quelqu’un de très humain qui était très à l’écoute du personnel comme des personnes qu’il rencontrait dans la rue.

​Que souhaitez-vous transmettre à vos enfants ?

J’espère suivre sa voie aussi bien pour l’entreprise que pour mes enfants Tom, 9 ans et Ethan, 4 ans. Avec ma femme Yasmina, nous voulons leur apprendre que la chance n’existe pas, et qu’il n’y a que le travail qui nous permet d’at- teindre nos objectifs. S’ils souhaitent travailler plus tard pour Symbiose Médical ce serait bien mais je ne leur imposerai rien car c’est beaucoup de pression. On fait du sport ensemble, on joue aussi. Avec ma femme Yasmina, on souhaite également qu’au travers des voyages et des livres, qu’ils se rendent compte qu’on a de la chance de vivre en France et particulièrement à La Réunion.

Comment vivez-vous la crise sanitaire actuelle ?

L’avantage d’être dans le médical est qu’on ne peut pas dire qu’on soit en crise. C’est une expérience qui nous a très vite mis en mode stress mais nous avons su être réactifs et je remercie pour cela nos équipes. On s’est préparés dès février 2020. Nous avons reçu des masques en temps et en heure ainsi que de belles quantités de gel hydroalcoolique, nous avons également libéré des respirateurs pour les hôpitaux. Au début, il faut savoir qu’il nous est même arrivé de réexporter vers la Chine. Pour nous, cela n’a pas été une crise financière mais plutôt une remise en question de notre fonctionnement.

​Sur quoi travaillez-vous actuellement ?

 Pour le moment, je prends mes marques car j’ai de nouvelles responsabilités. En même temps, nous préparons l’après- crise car nous savons que nous allons avoir une baisse du chiffre. On développe également la Guyane, c’est le dernier Dom qu’il nous manquait. On travaille sur le défibrillateur grand public car il y aura de nouvelles obligations à partir de janvier prochain. On développe les purificateurs d’air Eolis de la marque Nateo dont nous avons la carte depuis 3 mois. Le covid ne va pas durer éternellement heureusement, mais il y a de plus en plus d’allergies... Bref il n’y a pas beaucoup de moment de répit, nous continuons en suivant l’exemple de mon père.
 
Propos recueillis par Laetitia Parsi


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