-
Lysiane : « Être sur scène, c’est s’assumer pleinement »
-
Kay Botterman : un humour jamais lisse qui parle à tous
-
G-Mat : Notre " Yab " qui fait de l’humour son terrain de jeu
-
Audrey Rocheville : De la phobie à la scène, l'ascension d'une humoriste réunionnaise
-
Anabel Feri : L'humour comme vocation, le parcours inspirant d’une humoriste réunionnaise
Qu’est-ce qui vous a motivée à rejoindre la Comedy School 974 ?
Quand j’ai vu l’annonce sur les réseaux, ce qui m’a le plus attirée, c’était le travail sur l’écriture. Pouvoir façonner ses propres textes et leur donner vie sur scène est une expérience unique et gratifiante. L’humour a toujours bercé ma vie, et j’ai énormément d’admiration pour ces artistes qui, avec un simple micro et leurs mots, réussissent à embarquer le public dans leur univers.
Quels ont été les plus grands défis de vos débuts dans le monde de l’humour ?
Surmonter ma timidité. Rien que pour franchir la porte de la Comedy School, j’ai dû me faire violence pour ne pas rebrousser chemin. Avant de monter sur scène, l’angoisse est souvent intense, à tel point que mes jambes semblent refuser de me porter. Parfois, je me demande ce que je fais là alors que je pourrais être tranquillement chez moi à faire mes legos ! Mais dès le premier éclat de rire du public, cette angoisse s’allège. J’ai compris que cette peur ne disparaîtrait jamais totalement, et qu’il me faudrait apprendre à composer avec. Un grand philosophe du nom de Batman a dit un jour : « Pour vaincre ta peur, tu dois te fondre en elle ». C’est exactement ce que j’essaie de faire… sans le masque de chauve-souris !
Avez-vous un processus particulier pour écrire vos spectacles ?
J’essaie d’écrire quotidiennement, même lorsque ce n’est pas spécifiquement humoristique. Cela m’aide à entretenir ma créativité. Ensuite, je vis ma vie et j’observe. Un jour, une situation me fait tilt, et j’ai envie de la raconter. Alors je rédige un texte, je l’apprends, je le travaille avec mes mimiques. Puis, vient le test ultime : le passage devant mes camarades de la Comedy School et mon professeur, Fransisco Serrano. Leur regard critique est précieux, même s’ils forment le public le plus impitoyable qui soit. Parfois, je pense avoir écrit le sketch du siècle, mais dès les premières secondes de test, je réalise que ça ne prend pas du tout. Il faut alors mettre l’ego de côté et tout retravailler. Ensuite, c’est sur scène, avec le public, que les ajustements finaux se font. Rien n’est figé, tout évolue.
Depuis vos débuts, quel est l’accomplissement dont vous êtes la plus fière ?
Monter sur scène sans vomir ! Plus sérieusement, le moment où j’ai joué mon premier spectacle de 30 minutes. J’étais sur un petit nuage, le public était incroyablement réceptif, et j’ai ressenti une vague d’amour et de bienveillance. Je me suis sentie à ma place, légitime. Recevoir des retours positifs, entendre quelqu’un dire qu’il s’est reconnu dans mes histoires ou que je lui ai fait passer un bon moment, c’est ce qui donne du sens à tout cela.
Pensez-vous qu’il y a de plus en plus d’opportunités pour les jeunes humoristes réunionnais ?
Oui, et c’est très encourageant. De plus en plus d’humoristes organisent des scènes ouvertes, ce qui nous permet de jouer dans des contextes variés et d’affiner notre adaptation au public. Ces rencontres sont précieuses, car elles nous donnent aussi l’opportunité d’échanger avec des artistes plus expérimentés, toujours prêts à partager conseils et encouragements. La scène humoristique réunionnaise est en pleine effervescence, et c’est excitant d’en faire partie.
Crédits photo : Bastien Triboulet