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Vous avez fondé le label Yeka Music pour structurer et professionnaliser la filière musicale à Mayotte. Quels sont les plus grands défis que vous avez rencontrés dans cette démarche et quelles sont vos aspirations pour l'avenir de la musique mahoraise ?
Yeka Music, c’était un objectif, une ambition, mais surtout un rêve ! L’un des plus grands grands défis a été de me convaincre que je pouvais le faire. Ensuite, la réalité m’a rattrapée, car j'ai dû faire face à de nombreuses difficultés, la filière musicale à Mayotte étant très peu structurée. Il y a très peu de labels, peut-être deux ou trois, fondés par des artistes qui ont eu la même idée que moi : se structurer professionnellement pour répondre aux standards internationaux.Nous avons dû surmonter beaucoup d'obstacles pour nous faire comprendre, trouver des fonds pour tourner, acheter du matériel, etc… Mon équipe et moi devons constamment nous former et nous informer pour assurer le bon fonctionnement de ce label. Mon aspiration est que Yeka Music puisse, à terme, soutenir la nouvelle génération et les artistes mahorais, en leur offrant l'accompagnement que je n'ai pas eu, et en leur épargnant les difficultés que j'ai rencontrées.
Votre choix de chanter en shimaoré est un hommage puissant à la culture mahoraise. Pouvez-vous nous parler de l'importance de préserver cette langue à travers votre musique et de la manière dont vous espérez inspirer les jeunes générations à maintenir vivante cette tradition linguistique ?
Chanter en shimaoré est très important pour moi, car cette langue est en train de se perdre, surtout parmi la nouvelle génération qui parle principalement français. Il est essentiel pour moi de chanter en shimaoré pour que les jeunes puissent s'imprégner de la langue, l'apprendre et la comprendre. À travers mes chansons, je mets en avant les codes culturels, les valeurs et les traditions... Je souhaite que la jeunesse prenne le flambeau et conserve cette langue et cette culture, même si c’est d’une autre manière : à leur façon. Je parle du shimaoré, mais je pense aussi au kibushi que je parle, que je chante et qui est aussi parlé à Mayotte. Je souhaite que ces deux langues nous survivent.
Votre musique fusionne des genres variés comme l'afrobeat, l'amapiano et la pop avec des sonorités traditionnelles. Comment parvenez-vous à équilibrer ces influences modernes et traditionnelles dans vos créations ?
La musique est universelle et n'a pas de frontières. Pour moi, il s'agit de savoir doser et respecter chaque genre musical. J'arrive à mélanger les sonorités traditionnelles avec l'afrobeat, l'amapiano ou la pop, car je crois fermement que la musique a une âme et peut être métissée, tout comme les êtres humains.
Vous êtes devenue une figure emblématique de la culture mahoraise, notamment grâce à votre présence sur les réseaux sociaux et à vos nombreuses performances à l’international. Comment gérez-vous cette notoriété et quel impact souhaitez-vous avoir sur la jeune génération, en particulier à Mayotte ?
Cette notoriété, je la gère avec simplicité. Je reste moi et les gens le savent ! J'essaie de rester proche de ma Fanbase, car c'est grâce à eux que j'ai cette énergie. Mon objectif est que tous comprennent ma musique et les messages que j'essaie de faire passer. Je veux qu'ils prennent conscience de la beauté de notre culture et de nos valeurs, et qu'ils poursuivent le combat pour faire connaître Mayotte au-delà des frontières.
Votre participation aux Francofolies de La Réunion en septembre 2024 est très attendue. Quelles sont vos attentes pour ce festival et que réservez-vous au public lors de votre performance ?
J'espère que le public sera présent. J’espère qu’il sera heureux d’être là ! J’espère que tout se passera bien pour tous les artistes; que l'ambiance soit explosive et joyeuse. Pour moi, la musique est quelque chose de rassembleur. Je me prépare pour offrir une belle performance et faire découvrir ma musique à ceux qui ne me connaissent pas encore. J'ai hâte d'être à La Réunion. C’est un territoire que j'aime beaucoup. Ma première expérience au festival du Sakifo a été extraordinaire et je prie pour partager encore plus de choses avec ce public qui viendra me voir, cette fois-ci encore ! Cela fait longtemps, il s’est passé beaucoup de choses de mon côté. Je prépare de nouveaux projets et j’ai hâte de faire découvrir tout cela en septembre.